Dans son programme politique, le chef de l'Etat a fait de la lutte contre la corruption un défi majeur à relever. Après le terrorisme, l'Etat focalise son énergie sur la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Suivant les directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la Gendarmerie nationale est passée à l'action. Ainsi 94 personnes dont deux de sexe féminin ont été arrêtées par les éléments de la Gendarmerie nationale au cours de l'année 2004 dans des affaires liées à la corruption suite à des enquêtes diligentées au niveau de plusieurs wilayas du pays. Sur les 93 affaires traitées, la palme revient à la wilaya d'Oran qui vient en tête de liste avec 17 affaires, suivie de la capitale avec 9 affaires, 6 à Mostaganem, 5 à Biskra et 4 à Blida et sétif. Pour rappel la wilaya d'Oran a défrayé la chronique ces derniers jours avec l'affaire de l'ex-wali, Bachir Frik, condamné à 8 ans de réclusion criminelle assortie d'une amende de 500.000 DA. Bachir Frik a été reconnu par le tribunal criminel d'Alger coupable «d´abus de pouvoir, utilisation illégale du foncier, dilapidation des deniers publics et signature de contrats accordant des avantages illicites à certaines parties». Selon les chiffres communiqués par ce corps de sécurité, il ressort que la majorité des inculpés (65 personnes sur les 94 arrêtées) sont âgés entre 18 et 29 ans. Par ailleurs, les mêmes services avancent qu'au titre du 1er trimestre de l'année en cours, dix ( 10) affaires ont été constatées et onze (11) personnes arrêtées. Néanmoins, aucun détail n'a été donné sur la nature des dossiers qui seront transférés à la justice ni sur le mode d'action des «corrupteurs». Cependant l'APS a rapporté que le chef de service des cartes grises de la wilaya de Chlef a été arrêté par le groupement de Gendarmerie nationale le 15 avril dernier à Oran (sic) pour tentative de corruption, a-t-on appris vendredi du groupement de la Gendarmerie nationale de Chlef. Pour faire face à ce fléau, un organe national chargé de la prévention et de la lutte contre la corruption sera créé dans le cadre de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Une loi examinée et approuvée par le conseil des ministres en date du 13 avril. Cet organe est investi de larges prérogatives, tant en matière de prévention (sensibilisation, information, orientation) qu´en matière de lutte, à travers des missions d´investigation et de détection, il sera, notamment, chargé d´élaborer et de mettre en oeuvre la stratégie nationale de lutte contre ce fléau. Cet organe, érigé en «autorité administrative indépendante», doté de la personnalité morale et de l´autonomie financière sera, pour sa composition, son organisation et les modalités de son fonctionnement, régi par voie réglementaire. Pourtant, l'Algérie a été l'un des premiers pays à avoir ratifié la convention internationale de lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Face aux mutations socio-économiques que connaît le pays, le fléau de la corruption ne peut être qu'un frein au développement. Dans son dernier rapport consacré aux pays du Maghreb et du Moyen-Orient, la Banque mondiale avait mis l'accent sur la mauvaise utilisation des fonds mobilisés. Un verdict justifié par le manque de transparence dans la gestion des fonds publics, l'opacité dans la conclusion des marchés publics et le retard accumulé dans la réforme du système financier, ce dernier point étant l'une des raisons majeures de la fuite des investisseurs étrangers.