Les choses rentrent déjà progressivement dans l'ordre avant même que la crise n'ait véritablement éclaté. Comme il fallait s'y attendre, la réunion, hier, du bureau national du MSP a été qualifiée d'« ordinaire » par l'ensemble des sources avec lesquelles nous avons réussi à prendre langue hier. La réunion, cyclique, car programmée toutes les deux semaines, pouvait, pour ne pas dire devait, se tenir même en l'absence du président du mouvement en tournée avec le chef de l'Etat depuis qu'il a été nommé ministre d'Etat à la suite du dernier remaniement ministériel qui a eu lieu au début du mois courant. Il convient avant tout de souligner que la rencontre en question se poursuivait jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse. Il n'en convient pas moins d'ajouter que «le sujet de la crise supposée n'a pas du tout été évoqué». Seules des questions d'ordre général, mais aussi celles liées à l'actualité nationale et internationale y ont été abordées afin que soient, une fois de plus, mises en avant les positions classiques de ce parti. Il semble, au regard de la tournure que prennent les événements, comme nous le confirment du reste des sources au demeurant très proches de ce parti, que «la crise, qui n'a même pas eu l'heur d'éclater, soit déjà en phase de rémission». La campagne de collecte des signatures en faveur de la convocation d'une réunion extraordinaire du madjliss echoura aurait ainsi été stoppée net dans son essor. Les raisons en sont tout aussi claires que multiples. Boudjerra Soltani n'est pas le premier chef de parti, et sans doute pas le dernier, à se retrouver inclus au sein d'une coalition gouvernementale, qui plus est, uniquement formée des formations politiques composant la fameuse alliance présidentielle. Le MSP, et cela n'est un secret pour personne, fait de l'entrisme une véritable doctrine politique depuis presque une vingtaine d'années sans que ses militants et sympathisants n'y trouvent rien à redire. De plus, le fait que Soltani soit ministre sans portefeuille dénote le fait qu'il ne sera pas classé sous le vocable d'«exécutant» aux ordres d'un autre chef de parti, comme ont essayé de le faire accroire ses détracteurs. Les arguments des détracteurs de Boudjerra Soltani, menés par l'ancien ministre Abdelmadjid Menasra n'ont donc trouvé aucun écho favorable auprès des cadres de ce parti. Même le «frondeur» Abderrezak Mokri s'est abstenu, cette fois-ci, de se livrer au moindre commentaire, ce qui dénote à quel point est minime ce mouvement de fronde. Nous croyons savoir, en revanche, que Boudjerra Soltani s'est déjà assuré du soutien de la plupart des cadres qui comptent au sein de sa formation politique. Il compte, de ce fait, convoquer lui-même le conseil consultatif dès son retour à Alger afin de crever l'abcès et, éventuellement, procéder aux sanctions disciplinaires qui s'imposent. Le MSP, qui a toujours été l'une des formations politiques les plus stables du pays, ne pardonnera sans doute jamais à ceux qui ont permis que son linge sale soit, pour une fois, lavé en public.