Quelle malédiction a donc frappé les peuples de Palestine et du Sahara occidental qui voient toutes les portes se refermer devant eux? Au moment où les peuples du monde entier jouissent de leur indépendance et de la considération, les Palestiniens et les Sahraouis sont mis en quarantaine et leurs droits inaliénables bafoués. Pour des raisons bassement matérialistes, l'Union européenne cherche comment contourner le jugement de la Cour de justice de l'Union européenne (Cjue) laquelle a tranché en assurant que l'Accord de coopération économique qui lie l'UE au Maroc, ne concerne pas le Sahara occidental, qui n'est pas le Maroc. Dès lors, l'accord UE-Maroc ne s'applique pas et ne peut s'appliquer au territoire sahraoui. Ainsi, l'Union européenne fait passer ses intérêts mercantiles avant ceux d'un peuple sous occupation marocaine depuis 1975. En outre, la France, membre de l'UE et membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, bloque toute résolution de l'ONU tentant de remettre le dossier sahraoui dans son contexte: une question de décolonisation. Ceci en droite ligne des résolutions du Conseil de sécurité et de la Charte de l'ONU qui garantissent le droit des peuples coloniaux à lautodétermination. Faisant fi des recommandations de sa cour de justice, l'Union européenne cherche comment continuer à piller les richesses du Sahara occidental, tout en donnant l'impression de se soumettre au verdict de la Cjue. Usurpée, spoliée, effacée des cartes du monde, la Palestine est sous le joug de l'occupant sioniste depuis 50 ans. La responsabilité est grande de l'Europe occidentale - singulièrement le Royaume-Uni et la France - et des Etats-Unis [quelque part aussi de la Russie (ex-Urss) qui vota pour le partage de la Palestine historique] qui incitèrent la forfaiture de faire payer au peuple palestinien le génocide qu'ils ont commis contre les juifs européens, lors de la Seconde Guerre mondiale. Cela fait 70 ans (29 novembre 1947-29 novembre 2017) que le peuple palestinien attend l'établissement de son Etat, alors qu'il est dispersé aux quatre coins du monde et souffre de l'occupation militaire israélienne. Jérusalem-Est et la Cisjordanie vivent dans un climat d'apartheid, alors que la bande de Ghaza est soumise à un blocus inhumain depuis dix ans par Israël. Israël que visitera dans le courant de ce mois de mai, le 45e président des Etats-Unis. Selon le conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche, Herbert Raymond McMaster, Donald Trump «s'exprimera» sur le conflit israélo-palestinien et sur les droits des Palestiniens. Que va dire l'hôte de la Maison-Blanche qui, certes, a mis depuis sa prise de pouvoir, une dose de soda dans son whisky, qui sera dès vendredi prochain en visite officielle en Arabie saoudite? En fait, la seule question qui vaille d'être posée est de savoir de quelle indépendance dispose Donald Trump par rapport aux lobbies pro-israéliens qui noyautent le Congrès états-unien et la Maison-Blanche? Car, il existe des résolutions pertinentes des Nations unies, qu'il suffirait de faire appliquer pour donner au peuple palestinien de recouvrer ses droits, jusqu'ici bloquées par les Etats-Unis au profit d'Israël. Quoique dissemblables, les cas du Sahara occidental et de la Palestine se rejoignent du fait que des puissances - membres permanents du Conseil de sécurité, en particulier les Etats-Unis (protecteur d'Israël) et la France (soutien du Maroc) - entravent des solutions conformes au droit international permettant aux peuples palestinien et sahraoui de se déterminer en toute liberté sur leur devenir. Le droit à l'autodétermination est un doit s'appliquant à tous les peuples du monde. Or, ce droit à l'autodétermination est désormais à géométrie variable et ne s'applique pas de la même façon aux peuples coloniaux comme en attestent les cas du Timor oriental et plus récemment du Kosovo. Le Sahara occidental et la Palestine en font l'amère expérience. Le droit à l'autodétermination, le principe de base du conflit, souffre de la flexibilité de sa mise en oeuvre. S'il trouve sa pleine vigueur et sa pleine justification lorsqu'il s'agit de promouvoir sur la scène internationale des entités conformes aux intérêts des pays occidentaux, il est, paradoxalement, combattu ou nié lorsqu'il s'agit d'éradiquer toute velléité nationaliste ou indépendantiste d'Etats situés hors de la sphère d'influence occidentale. Il n'en reste pas moins qu'au jour d'aujourd'hui, les deux peuples (palestinien et sahraoui) sont les derniers à demeurer sous domination de type colonial. Le discours disjonctif occidental sur le principe fondamental du droit international est tel que le droit à l'autodétermination des peuples s'en trouve, étrangement, dévié de son essence: la liberté et l'indépendance pour les peuples coloniaux.