Il faut compter une semaine pour revenir au rythme normal La fermeture des magasins a donné lieu à une pénurie de certains produits de première nécessité et à une flambée des prix et des légumes. La fête n'est pas encore finie. Les commerçants profitent au maximum pour se relaxer. Au troisième jour de l'Aïd, ces derniers n'ont pas repris leur activité. A l'exception de certains, la plupart sont en congé prolongé. Hier, des magasins ont baissé rideau un peu partout à travers la capitale. Ni boulangerie ni pizzeria ni même un magasin d'alimentation générale ouvert. Le citoyen lambda a dû parcourir plusieurs endroits pour s'approvisionner en produits de première nécessité tels que le lait et le pain. Cette habitude a tendance à s'installer dans le temps. «Il faut compter une semaine pour revenir au rythme normal», affirme un retraité en quête du sachet de lait. «C'est devenu une habitude depuis les dix dernières années, j'ai fait le tour du quartier pour trouver une alimentation ouverte, mais en vain», déplore un jeune homme qui s'est invité au débat. Ceux qui ont eu à assurer la permanence durant l'Aïd n'ont pas bravé la réglementation en assurant l'activité durant les deux jours de fête. Le problème ne se pose plus durant l'Aïd mais plutôt au courant de la première semaine qui suit. Sachant qu'il n'y a rien à craindre, les commerçants partent en congé sans pour autant aviser ce qui crée sérieusement une pénurie. Les prix des fruits et des légumes ont d'ailleurs augmenté. Faute d'approvisionnement en produits agricoles et avec la fermeture des autres commerces, les vendeurs font la loi en jonglant avec les prix loin de craindre les sanctions. Pourtant, ces derniers sont soumis à tout un règlement organisant l'activité de détaillant. Les commerçants sont tenus de déposer une demande de congé auprès des pouvoirs publics avant de baisser rideau, mais en vain. Ces derniers travaillent à leur guise. Les pouvoirs publics doivent prendre en considération ce problème pour éviter à l'horizon ce genre de problèmes. Ces derniers doivent obliger tous les commerçants à reprendre leurs activités juste après la fête pour ne pas prendre en otage le citoyen. Le président de l'Association de protection du consommateur de la wilaya d'Alger, Mustapha Zebdi a reconnu que la permanence a été assurée par la majorité des commerçants concernés durant l'Aïd tout en déplorant certains dysfonctionnements. «Nous avons enregistré trois principaux problèmes auxquels ont fait face et les consommateurs et les commerçants. Ils ont causé une grande défaillance», a affirmé Zebdi tout en précisant qu'il s'agit du problème d'approvisionnement, de la hausse des prix des produits exposés et du manque de communication entre le commerçant et le consommateur. Au niveau d'Alger-Centre, à titre d'exemple, un déséquilibre en termes d'approvisionnements a été ressenti et cela malgré le grand nombre de commerçants mobilisés pour assurer la permanence de l'Aïd. «Le consommateur a trouvé du mal pour s'approvisionner en pain et en lait au cours de l'Aïd», précise-t-il, ajoutant que «ceci est dû au nombre minime de boulangeries ouvertes les jours de fête, alors que l'on a constaté une défaillance dans la distribution de lait dans certains quartiers de la capitale». Pour notre interlocuteur, le manque de communication constitue également un réel problème, malgré le respect quasi total des commerçants envers la permanence exigée. De son côté, le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) El Hadj Tahar Boulenouar a indiqué qu'une hausse de 30% des prix des fruits et légumes a été constatée durant ces jours de fête, et ce, faute d'approvisionnement des marchés par les agriculteurs. Selon lui, 4745 boulangeries ont assuré leur permanence, avec 15 millions de baguettes de pain vendues.