Le patron du FLN n'a pas écarté l'éventualité de convoquer un congrès extraordinaire. Belkhadem a reconnu que certaines erreurs ont été commises dans le choix des personnes composant les hautes instances du parti et que s'il fallait remettre en cause ce choix, il n'hésiterait pas à le faire. Ce qui laisse entendre que rien n'est vraiment joué et que le travail qui attend les responsables et les cadres du parti est loin d'être une sinécure. Quant aux listes soumises hier au secrétariat exécutif, elles sont le fruit d'un labeur qui aura duré plus de 5 semaines. Une mission que les coordinateurs nationaux, réunis hier au siège du parti avec leur chef de file, ont qualifié de «corvée ingrate et ardue». Y figurent les noms de ceux qui composeront les commissions transitoires allant de 6 à 9 membres auxquels revient la charge de veiller au renouvellement des structures de base dont la date limite est fixée au 31 juillet prochain. Le patron du FLN n'a pas écarté l'éventualité de convoquer un congrès extraordinaire pour corriger les anomalies et les erreurs commises sachant que certains membres composant le conseil national qui est constitué de plus de 500 éléments ont été vivement contestés par leurs pairs. Cette possibilité est ressortie en substance dans son allocution d'ouverture des travaux de la réunion. Belkhadem a qualifié l'opération de renouvellement des kasmas et de mouhafadhas «d'action délicate et dangereuse. Les structures de base, a-t-il affirmé, n'ont pas été renouvelées depuis 1968 à l'époque de feu Kaïd Ahmed. L'échec et la réussite, a-t-il martelé, dépendent du choix des personnes et de leurs comportements avec les citoyens. Nous devons, a-t-il fait remarquer à l'assistance, mettre en valeur et en avant les compétences.» A l'adresse des coordinateurs, il a dit d'un air amusé que «la réunion d'aujourd'hui se limitera à la présentation des rapports. Je vous informe qu' avant même votre arrivée j'ai déjà reçu des recours». Ce qui a provoqué un rire général. Revenant sur la rencontre de jeudi dernier avec les élus locaux du Centre à Zéralda, il a rappelé que le FLN est la première force du pays et qu'il n'a pas l'intention de baisser les bras ou de rester en dehors de la compétition politique. Il compte même livrer bataille avec pugnacité. Il a réitéré le fait que la cabale et la pression dont font l'objet les élus locaux a son explication dans les prochaines élections locales et législatives de 2007 auxquelles le FLN compte s'y préparer d'ici à la fin de 2005. Il a vociféré encore une fois contre l'administration qui exerce des pressions sur les élus. En sommant les cadres de rester à l'écoute de la base militante, il leur a reproché le fait que si les élus s'en trouvent esseulés et fragilisés, c'est parce qu'ils n'ont pas trouvé d'oreille attentive. «Il y a absence de lien et de continuité entre les élus et leurs structures hiérarchiques, a-t-il noté, nous devons y remédier et pallier les lacunes et surtout obvier à ce que ces erreurs ne se reproduisent plus». En joutant que «le pouvoir local est une partie du pouvoir global. Les lois sont bafouées alors qu'elles n'ont pas été changées. Ce qui dénote une intention de frapper notre parti et lui nuire. Nous devons y faire face avec les moyens légaux qui nous confortent dans notre position». La réconciliation nationale et l'amnistie générale ont également eu un large pan des directives du leader du parti qui a instruit ses cadres de battre la campagne dans les villages, les quartiers et les habitations disséminées afin de sensibiliser les populations à approuver le projet et l'adopter. «C'est un projet , a-t-il indiqué, qui concerne tous les Algériens sans exclusive, mais le FLN étant le parti majoritaire, il en est la locomotive qui le conduira à bon port.» Le secrétaire général du FLN a révélé que son parti sera sur tous les fronts. Il y a d'abord la loi proposée par l'association nationale des rapatriés et votée par le Parlement français et dont un article fait l'éloge du colonialisme français. Laquelle loi au demeurant, a été dénoncée violemment par le patron du FLN qui a notifié à ses militants et notamment les parlementaires d'y répondre dans les travées des deux chambres. «C'est une loi, a-t-il signifié, qui fait l'apologie de l'occupation française. Nous la refusons dans son aspect politique qui porte atteinte à notre souveraineté . Nous sommes pour la coopération bilatérale, a-t-il ajouté, mais nous refusons que la vérité soit dénaturée sur le s et les torts commis envers notre peuple et notre histoire. Les fours crématoires et les enfumades sont toujours là pour témoigner des horreurs commises contre nos martyrs. Les généraux de la France coloniale tels qu'Aussarresse n'ont pas hésité à le reconnaître. Pourquoi venir avec cette loi pour dénigrer notre peuple?», s'est-il demandé. Le FLN, qui est majoritaire au Parlement, ira-t-il jusqu'à exiger le retrait de cette loi comme condition sine qua non à toute coopération avec la France? La question reste entière.