L'Algérie ne doit plus se contenter de la réalisation des projets de logements Le permis de construire électronique est en voie d'élaboration au niveau du ministère. De même pour les autres documents. L'anarchie dans le tissu urbain est due en grande partie à la faiblesse du contrôle. La déclaration est du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville Abdelwahid Temmar. Selon le ministre, qui présidait hier une rencontre de travail et de concertation avec des membres de l'Ordre national des architectes, de celui des ingénieurs en génie civil et des géomètres, il y a 14 wilayas qui ne disposent pas d'inspecteurs dans le contrôle urbain. «Cette lacune doit être rapidement comblée», a dit le ministre. Le cadre juridique régissant l'urbanisme en Algérie doit également faire l'objet de réactualisation, a-t-il indiqué. «La loi 90-29 élaborée en 1990 est loin de répondre actuellement aux nouvelles exigences dans le domaine urbain. La loi en question ne prévoit pas l'utilisation des énergies renouvelables, ni la numérisation des documents », souligne-t-il. Les architectes, les ingénieurs en génie civil et les géomètres ont le droit de donner leurs points de vue s'agissant de ce dossier. Les chantiers de la réhabilitation du vieux bâti et de l'aménagement des nouveaux pôles urbains doivent être aussi pris en charge dans la future nouvelle feuille de route du ministère de l'Habitat. La numérisation des prestations du ministère va connaître une accélération dans les prochains mois, a insisté le ministre. Avoir un permis de construire ne doit pas être un parcours du combattant pour le citoyen qui veut construire sa maison. De même pour les autres documents qui doivent tous être délivrés au bout d'un clic ou suite à une demande à distance. La gestion urbaine doit être conçue par ailleurs différemment dans la nouvelle feuille de route. Il faut que le citoyen soit un acteur à part entière dans la gestion de sa ville et de sa cité. A ce titre, les offices de gestion urbaine seront appelés à faire participer les citoyens dans toutes les opérations de gestion. L'aspect architectural des structures publiques ne doit pas être le même dans toutes les villes d'Algérie. Les spécificités locales doivent être mises en avant. Dans ce sillage, et afin de créer une concurrence entre les architectes, le ministère va multiplier le nombre de concours du meilleur prix. Interrogé lors du point de presse qu'il a tenu en marge de la rencontre sur le maintien de la loi 08-15 portant obligation d'achèvement des constructions inachevées, Abdelwahid Temmar a précisé que la loi sera maintenue. «Néanmoins je ne suis pas de ceux qui prônent la limitation de la durée des lois dans le temps. Je suis plutôt pour la pérennité des lois», a-t-il indiqué. S'exprimant sur l'importance de la rencontre d'hier, Temmar a fait remarquer que désormais sa feuille de route dans son département sera déduite des différents ateliers avec les différents partenaires de secteur. «La deuxième rencontre de travail va voir l'invitation des promoteurs immobiliers», a fait savoir le ministre. Sollicité en outre afin de s'exprimer sur la poursuite des programmes de l'habitat inscrits au programme du président dans ce contexte de crise, le conférencier a affirmé que le programme du président ira à son terme. «Le 1 600 000 logements inscrits dans le nouveau mandat du président seront tous réalisés», a -t-ilpromis. Abdelwahid Temmar, qui a occupé pendant longtemps le poste de directeur central de l'urbanisme au sein du département de l'habitat, a indiqué toutefois que l'Algérie ne doit plus se contenter de la réalisation des projets de logements. «Il faut que nous passions au marché du logement locatif. L'Algérien ne doit pas avoir le souci d'avoir un logement dès sa naissance. La formule de logement locatif est la norme dans le monde», a indiqué le ministre.