Les attentats au Sinaï se multiplient En mai dernier, un groupe de Coptes qui se rendait à un monastère, dans le sud du pays, avait été la cible d'une attaque, un vendredi, ayant fait 29 morts et 25 blessés dans leurs rangs, parmi lesquels de nombreux enfants, selon un bilan du ministère égyptien de la Santé. Au moins 18 personnes ont été tuées hier lors d'une attaque d'un convoi des forces de sécurité, dans le nord du Sinaï égyptien, selon des sources médicales et sécuritaires. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur égyptien a évoqué plusieurs morts sans autre précision, expliquant qu'une voiture a explosé au passage d'un convoi des forces de sécurité dans la ville de Bir al-Abed, dans le nord de la péninsule. L'attaque a eu lieu sur la route reliant Al Qantara à Al-Arich, au moment où des troupes de l'armée égyptienne menaient une opération de ratissage de la zone. «Un véhicule s'est introduit à un moment donné dans le convoi avant d'exploser», a indiqué le ministère. Aussitôt après, des tireurs embusqués ont ouvert le feu, faisant également plusieurs morts et blessés, est-il encore indiqué. Depuis la chute du président Mohamed Morsi issu des Frères musulmans, durant l'été 2013, les forces de sécurité égyptiennes affrontent dans le Sinaï une faction qui a rapidement prêté allégeance au groupe terroriste Etat islamique. Celle-ci a commis des dizaines de'attentats et d'attaques meurtrières, causant la mort de plusieurs centaines de soldats et de policiers. En mai dernier, un groupe de Coptes qui se rendait à un monastère, dans le sud de l'Egypte, avait été la cible d'une attaque, un vendredi, faisant 29 morts et 25 blessés dans leurs rangs, parmi lesquels de nombreux enfants, selon un bilan du ministère égyptien de la Santé. L'attaque, qui survenait à la veille du Ramadhan, n'avait pas été revendiquée. Cet attentat s'inscrivait dans une série criminelle de plusieurs autres contre des églises coptes et qui étaient systématiquement revendiqués par le groupe Etat islamique. Il s'était produit dans la province de Minya (à environ 200 km au sud du Caire), qui abrite une communauté chrétienne relativement importante. Les victimes se trouvaient à bord de deux autocars et d'un petit camion à destination du monastère de Saint-Samuel le Confesseur, pour y prier. Leurs assaillants les avaient bloqués à un endroit isolé sur la route avant de les cribler de balles. Un porte-parole du ministère égyptien de l'Intérieur avait ensuite précisé que les terroristes se trouvaient eux-mêmes à bord de trois véhicules 4x4.Les images diffusées par la télévision égyptienne avaient suscité une immense onde de choc et les autorités égyptiennes chargées de la sécurité, autour du président Abdel Fattah al Sissi, ont décidé à titre de riposte immédiate le bombardement par plusieurs avions de chasse de l'armée égyptienne des camps situés près de Derna, en Libye, dans lesquels se replieraient des activistes soupçonnés d'être les auteurs des attaques meurtrières contre des Coptes. On se souvient que les appareils relevant des autorités de l'Est libyen et du général Khalifa Haftar avaient participé à ces raids aériens dont le bilan n'a pas été établi. Compte tenu de l'émotion considérable suscitée par ces attentats, les dirigeants de la communauté musulmane ont condamné ces meurtres. C'est ainsi que le grand imam de la mosquée al Azhar, la plus ancienne université islamique au monde, avait déclaré que cette attaque avait pour but de déstabiliser le pays. «J'appelle les Egyptiens à rester unis face au terrorisme sauvage», a dit Ahmed el Tayeb, qui était alors en visite en Allemagne. La défaite de l'EI en Irak et en Syrie a de lourdes conséquences sur la stabilité de l'Egypte où les terroristes défaits tentent de se réfugier, soit en intégrant les groupes qui opèrent dans le Sinaï soit en rejoignant les milices extrémistes du sud de la Libye, voire les derniers éléments de Daesh à Derna et dans d'autres localités. Autant dire que la menace, loin de s'atténuer, va grandir dans les mois qui viennent et qu'il faut d'ores et déjà anticiper les dangers de cette mutation qui guettent aussi bien l'Egypte que d'autres pays de la sous-région maghrébine, clairement la Tunisie et l'Algérie.