Il s'agit avant tout d'amener tout le monde à s'exprimer d'une même voix en faveur de l'application du programme du président Bouteflika. Le FLN a vécu hier, un important double événement. Le premier a consisté en la réunion de l'ensemble de ses ministres, en son siège national, sous la présidence de son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Des sources proches de cette rencontre nous ont indiqué que «cette réunion, appelée à se tenir de manière cyclique, a eu pour objet de mettre au point les mécanismes pour harmoniser les positions et les actions des uns et des autres». Nos sources ajoutent que «le but final est d'arriver à amener tous les membres de l'Alliance présidentielle, mais aussi de l'Exécutif, à adopter les mêmes positions au moins pour ce qui concerne les grands dossiers de l'heure». La question de la suppression de la charia dans l'enseignement ainsi que dans les examens du Bac, qui constitue un point de dissonance important entre le RND et le FLN d'un côté, et le MSP de l'autre, n'aurait pas été implicitement abordée selon nos sources. Il n'en est pas moins certain que cette question a dû planer au dessus de la salle tout au long des débats. Le FLN, premier parti du pays, comme tiennent à le rappeler nos sources, «compte reprendre l'initiative, et même rappeler à tous qu'aussi bien l'Alliance présidentielle que la coalition gouvernementale ne sont là que pour appliquer et défendre le programme électoral du chef de l'Etat, lequel a obtenu 84,99% des suffrages exprimés». C'est dans cette même optique qu'il convient d'appréhender l'appel lancé par le secrétaire général du FLN à propos d'un débat national en faveur de la révision de la Constitution. Belkhadem, en agissant de la sorte, essaye de ne pas se faire «éjecter» d'une question aussi importante, comme cela avait été le cas pour le dialogue gouvernement-archs et les importantes décisions qui en avaient émané. Le second important événement qui a eu lieu au siège du FLN, apprend-on également de sources proches de la direction nationale de celui-ci, a trait à la réunion de son secrétariat exécutif sous la direction d'Abdelaziz Belkhadem. Il y a été question, notamment, de la procédure de renouvellement des instances de base du FLN. Nous apprenons ainsi que «sur les 54 mouhafadhas que compte le parti, seules 4 d'entre elles continuent à poser problème». Celui-ci, nous dit-on encore, «n'est pas le fait de la base, mais de luttes de leadership que les instances dirigeantes du parti sont en passe de régler à l'amiable». Contrairement à la rumeur, donc, il semble que cette opération soit en train de se dérouler dans les meilleures conditions. Elle a toutes les chances, au rythme où vont les choses, de connaître son épilogue d'ici à la prochaine rentrée sociale, ce qui permettra au FLN de mieux s'imposer sur la scène politique nationale, notamment en prévision des élections partielles en Kabylie, mais aussi de la future campagne référendaire en faveur de l'amnistie générale et de la réconciliation nationale. Pour ce qui est du renouvellement des postes dirigeants du FLN au niveau de l'APN, au nombre de 23 sur les 44 qu'elle compte, Belkhadem, a-t-on pu apprendre, «a déclaré avoir pris acte de la pétition des députés demandant à ce qu'il soit recouru aux urnes». Nos sources ajoutent que cette question a accaparé la part du lion des débats lors de cette seconde réunion puisque la pétition en question a atteint 150 signatures sur les 199 députés que compte le FLN au niveau de la chambre basse du Parlement. Une pareille déclaration faite par le secrétaire général du FLN, comme l'indiquent encore nos sources, sous-entend qu'Abdelaziz Belkhadem a l'intention d'accepter le recours à cette voie démocratique, cela même si elle concerne également le poste de président du groupe parlementaire. Si la décision finale n'a pas été prise, c'est parce que Amar Saïdani, président de l'APN et secrétaire national chargé des élus, et donc concerné en premier lieu par ce dossier, se trouvait en déplacement à l'étranger lors de la réunion d'hier. Dans le même temps, nous assistons à un forcing sans précédent de la part de nombreux députés, souhaitant revenir par la grande porte une fois apaisées les tensions de la fièvre électorale du 8 avril 2004. Belkhadem, qui préconise avant tout la réconciliation et l'efficacité afin de maintenir le FLN dans son statut de leader, n'y verrait aucun inconvénient majeur, ce qui n'est guère le cas de tout le monde. Une chose reste sûre toutefois: le FLN va droit vers de nombreux tests décisifs qui pèseront lourd sur sa position future.