Cette opération vise à rabaisser les prix au détail du tubercule ou tout au mois freiner leur hausse. Devant la flambée actuelle des prix de la pomme de terre sur les étals des détaillants et afin de couper l'herbe sous les pieds des spéculateurs, la direction de la régulation et du développement de la production végétale et animale (Drdpva) auprès du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (Madrp) prévoit de passer à l'action en mettant sur le marché un volume important de pomme de terre emmagasiné dans les chambres froides relevant du secteur public. Les modalités de cette prochaine opération de déstockage ont fait l'objet d'une réunion,regroupant toutes les parties concernées, notamment le conseil interprofessionnel de la pomme de terre, hier au siège du Madrp apprend-on d'une source bien introduite. On croit savoir aussi que c'est à l'issue de cette rencontre que sera décidé le volume exact de pomme de terre qui sera déstocké. En toute logique cette opération vise à rabaisser les prix au détail de ce tubercule ou tout au mois de freiner sa hausse. Cette initiative n'a rien de nouveau puisqu'elle s'inscrit, faut-il le rappeler, dans le cadre du fameux Syrpalac ou système de régulation des produits de large régulation mis en place pour la première fois en 2008 avec pour but de préserver les revenus des producteurs de pomme de terre et de stabiliser les prix à la consommation. Et sur ce dernier point il devenait urgent de ne plus laisser le terrain libre aux spéculateurs car ces derniers sachant pertinemment que le marché leur est favorable du fait que nous sommes en période de soudure, c'est-à-dire que les prochaines récoltes des zones à grande production ne sont attendues qu'à partir de la mi-novembre et d'ici là l'offre sur le marché qui vient des récoltes d'arrière-saison sont en infériorité par rapport à la demande du marché et du coup les propriétaires de stocks de pomme de terre écoulent leur produit au moment qui leur convient et en faible quantité, histoire de maintenir la tension sur le tubercule. C'est donc cette stratégie mercantile que cherche d'annihiler la Drdpva en procédant à des déstockages importants de pomme de terre emmagasinée. Mais toujours est-il que cette opération ne risque pas d'atteindre les objectifs escomptés dans la mesure où, et cela est un secret de Polichinelle, les ménages tournent souvent le dos au tubercule «mal stocké» avancent-ils car d'un aspect repoussant, préférant ainsi acheter de la pomme de terre fraîche et chère au lieu de celle stockée moins chère. Un choix tout au bénéfice des spéculateurs et cela jusqu'à l'arrivée de la prochaine récolte. D'ici là, ce sont les ménages qui vont devoir patienter.