Pour le porte-parole des agriculteurs, la responsabilité de la flambée des prix incombe aux responsables du Système de régulation des produits agricoles de large consommation. Suite à la flambée de son prix sur les étals, des mesures ont été prises lors du regroupement entre le ministre de l'Agriculture et les professionnels et qui a conclu à la mise sur le marché d'un million de tonnes de pomme de terre parce que celle-ci a atteint des prix exorbitants, elle est cédée entre 70 et 80 DA le kilo. Dans une tentative pour faire baisser les prix de ce tubercule, les pouvoirs publics ont décidé de déstocker 70 000 tonnes. Selon Guenoun Djoudi, directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira, la décision s'inscrit dans le cadre des mesures visant à réduire le prix en augmentant l'offre. «Le marché local et régional seront alimentés de manière régulière et suffisante pour réduire le prix à la consommation. «Nos équipes veilleront sur le bon déroulement de cette opération d'envergure à même de garantir une meilleure traçabilité et un meilleur prix au consommateur» ajoutera le premier responsable de la DAS. La disponibilité du produit, dès l'application des décisions prises réduira le prix qui ne saurait dépasser 30 DA le kilo selon les spécialistes. Du côté des producteurs et selon leur porte-parole, Boudhane Messaoud, président de l'association des agriculteurs maraîchers de Bouira, la responsabilité de la flambée des prix incombe aux responsables du Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation). Il regrette que cet organisme régulateur du marché ne soit point anticipé et ne se soit nullement manifesté à la cueillette. «Les responsables n'ont pour l'instant exprimé aucun intérêt pour notre récolte. Ils ont la possibilité de nous permettre d'écouler nos productions au prix de référence de 27 DA!». Selon toujours Boudhane, les impôts, la TVA à 17%, sont des difficultés pour écouler les productions... sont autant de faits qui ruinent les producteurs et profitent aux intermédiaires. Comme si ces entraves ne suffisaient pas, les producteurs du plateau d'El Esnam craignent pour leurs récoltes suite à une réduction du temps d'irrigation. Selon un producteur «le débit de l'eau que nous recevons à partir du barrage Tilesdit, est limité à 10 heures par jour, c'est-à-dire de minuit à 7h et de 14h à 17h. La pomme de terre a besoin de beaucoup d'eau et de manière continue, pour germer. Nous avons saisi les parties responsables pour nous venir en aide, autrement et irréversiblement nos semences vont pourrir et nos récoltes compromises». Du côté de l'Onid (l'Office national de l'irrigation et du drainage), la cause est conjoncturelle, il s'agirait d'une panne au niveau d'un réservoir. «Nous avons effectivement une panne que nous travaillons à réparer. Nous avons pris attache avec ces agriculteurs en leur expliquant la situation», a déclaré le chef de projet du périmètre irrigué du plateau d'EL Esnam et la vallée du Sahel, M'hamed Bedaoudia.