Pas du tout satisfaits des propositions de prix faites par les responsables du Syrpalac, les producteurs de pomme de terre à Bouira refusent de céder leur production. Jeudi matin, à El-Esnam, les producteurs de pomme de terre ont rencontré un représentant du Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation), exerçant pour le compte de Mac Soum, mais apparemment les deux parties n'ont pas trouvé de terrain d'entente. Le représentant du Syrpalac, interrogé par nos soins, déplorera le fait que les producteurs de Bouira ne veulent pas vendre : "Les offres que nous avons faites ne satisfont pas les producteurs qui exigent des prix beaucoup plus élevés... Nous ne pouvons dépasser le barème du marché..." De ce fait, notre interlocuteur avouera que le Syrpalac n'a pas encore pu s'approvisionner dans la wilaya de Bouira. Argument contredit par le président de l'association des maraîchers de la wilaya de Bouira, Boudhane Messaoud, qui affirme que le Syrpalac est carrément absent du terrain : "Cela fait deux reprises que ce même représentant du Syrpalac vient nous voir, et selon ses dires, il n'est là que pour faire semblant d'acheter, une déclaration grave qui décourage les agriculteurs même si cette phrase a été lancée sur le ton de la plaisanterie." Pour les producteurs de pomme de terre, la situation est grave et risque de prendre une tournure assez compliquée si l'Etat n'adopte pas rapidement une politique économique adéquate pour revoir l'encouragement des agriculteurs. Selon Boudhane Messaoud, les produits phytosanitaires frappés de la TVA de 17% sont une charge de plus dont les agriculteurs auraient pu se passer. "L'ensemble des produits importés sont taxés, la main-d'œuvre a augmenté, et pour couronner le tout le Syrpalac se moque de nous." Idem pour les grainetiers qui déplorent la hausse du prix du quintal d'engrais : "De 5000 DA le quintal, nous déboursons aujourd'hui 7400 DA le quintal d'engrais qui est frappé par la TVA de 17% de l'importateur plus la taxe qui nous est appliquée." La seule solution pour les producteurs de pomme de terre est la création d'un office, comme le rappelle le président de l'association des maraichers de Bouira : "Nous exigeons la création d'un office de la pomme de terre comme a été créé l'office pour les céréales. Nous sommes des producteurs et nous ne pouvons pas nous occuper de la vente de notre récolte." Par ailleurs, dans un rapport adressé au ministre de l'Agriculture, l'association des maraîchers de la wilaya de Bouira interpelle les pouvoirs publics sur les partenariats existant entre les établissements de semences de pommes de terre et les fermes pilotes. Les maraichers estiment en effet que le rendement sera plus bénéfique si les véritables agriculteurs bénéficiaient des terres de ces fermes pilotes. H.B.