Le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté hier les «accusations sans fondement» contre l'Iran du Premier ministre libanais démissionnaire Saâd Hariri. Actuellement en Arabie saoudite, M. Hariri avait annoncé dans la journée sa démission, à la surprise générale, en accusant le mouvement armé Hezbollah et son allié iranien de «mainmise» sur le Liban et en disant craindre pour sa vie. M. Hariri avait également accusé Téhéran d'avoir «créé un Etat dans l'Etat» au Liban et de vouloir «avoir le dernier mot dans les affaires» internes. «La répétition d'accusations sans fondement (...) contre l'Iran (...) montre que cette démission fait partie d'un nouveau scénario pour créer des tensions au Liban et dans la région», a déclaré le porte-parole du ministère, Bahram Ghassemi. Il a «aussi rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures du Liban». «La subite démission de M. Hariri et son annonce depuis un pays tiers est non seulement regrettable et surprenante mais montre qu'il joue sur un terrain conçu par ceux qui ne veulent pas le bien de la région (...) et le seul vainqueur de ce jeu est le régime sioniste (...) et non les pays arabes et islamiques», a ajouté M. Ghassemi, faisant référence à Israël. Selon lui, «avec la fin proche de Daesh (acronyme en arabe du groupe Etat islamique, EI) dans certains pays de la région, le temps est venu de (...) réparer les dégâts causés par les terroristes créés par les Etats-Unis et leurs alliés régionaux». L'Iran est le principal rival régional de l'Arabie saoudite, alliée des Etats-Unis. Les deux pays soutiennent des camps opposés dans les principaux conflits au Moyen-Orient, en Syrie et au Yémen.