Le FFS entame d'ores et déjà sa riposte. Comme cela était attendu, le Front des forces socialistes ne compte pas baisser les bras devant la mesure de dissolution des assemblées locales de Kabylie. Ayant déjà fait savoir son intention de ne pas se laisser faire, le FFS entame d'ores et déjà sa riposte. Le choix est porté sur la ville de Tazmalt, son fief par excellence. C'est là que le parti d'Aït Ahmed va lancer sa campagne de protestation contre ce qu'il considère comme «un coup de force juridique». Dans un communiqué qui nous a été transmis hier, la section de Tazmalt appelle la population à participer massivement à la marche populaire prévue pour aujourd'hui à 10 heures. Cette manifestation se veut un moyen de réagir à l'évolution que connaît, depuis mercredi passé, la scène politique locale. Quatre objectifs lui sont assignés. Il s'agit de «rejeter le coup de force juridique contre les élus, représentants légitimes de la population» qualifié de «raciste», dénoncer «la politique de la terre brûlée et l'entreprise de dislocation de la Kabylie» et d'exiger «le respect de l'honneur, de la dignité et de la volonté populaires». En prime, les organisateurs de la manifestation exigent le départ immédiat du chef de daïra de Tazmalt et du wali de Béjaïa qu'il rendent «responsables directs du blocage du développement de notre commune». Ainsi donc, trois jours après la décision du conseil de gouvernement, la machine de la riposte prend forme à Béjaïa mais force est de constater que seul le FFS y active pendant que toutes les autres parties brillent par leur absence, à l'exception des déclarations de presse qui en somme ne montrent nullement la force des uns et des autres. Le parti d'Aït Ahmed, aux commandes des 24 APC pourvues d'assemblées à Béjaïa, tente de rassembler ses forces pour faire barrage à une dissolution qui est partie pour être exécutée dans les tout prochains jours. «Le FFS résistera de toutes ses forces», déclarait hier Khaled Tazaghart. Le parti d'Aït Ahmed sera soutenu dans cette position par ceux qui l'ont porté à la tête de la municipalité. Seront-ils aussi nombreux pour contrecarrer cette mesure? Si la fédération de Béjaïa, de laquelle dépend la section de Tazmalt, est partie prenante de l'action du jour, il n'en est pas de même pour la direction nationale dont jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, il était impossible de confirmer la participation à la marche d'aujourd'hui à Tazmalt. Chose un peu surprenante si l'on considère l'enjeu. Ce qui nous amène à nous poser des questions sur l'initiative elle-même, à savoir si elle bénéficie de l'accord national. Au-delà de la participation des plus hauts responsables du parti, il y a lieu de s'interroger aussi sur la mobilisation, connaissant les difficultés que vivent certaines APC mais aussi la position citoyenne, qui lorsque l'esprit n'est pas déjà en vacances, voit mal une participation aux côtés du parti qui, dans certaines localités, n'a pas donné entière satisfaction. Tout ceci pour dire que le FFS va tenter aujourd'hui son va-tout. C'est un véritable test auquel nous allons assister. De la réussite ou de l'échec de cette manifestation ressortira vraisemblablement la force du parti et par voie de conséquence ses intentions à venir. Le choix de Tazmalt non seulement n'est pas fortuit mais laisse penser que le FFS n'est pas tout à fait sûr de lui. En tout cas nous allons le vérifier dès aujourd'hui.