Plus de 120 personnes ont observé hier, un sit-in devant l'inspection du travail de Lakhdaria. Cette protestation se veut être un cri de désarroi envers les autorités concernées afin qu'une solution définitive à leur situation socioprofessionnelle soit trouvée. En effet, selon leur propre déclaration, ces personnes, qui ne sont autres que des ex-patriotes convertis en gardiens, risquent de perdre leur emploi. Dans une déclaration qui nous a été remise, ce groupe de protestataires réclament leurs droits à travers une batterie de revendications: un CDI (contrat à durée indéterminée), le paiement des congés annuels depuis 1999, indemnités de port d'arme estimées à 30% du salaire de base, primes de danger et de protection, prime de service permanent et augmentation des salaires. La genèse de cette affaire remonte à 1995, lorsque le défunt cheïkh El Mekhfi créa les groupes de patriotes afin de combattre le terrorisme, sachant que la région de Lakhdaria était connue alors comme étant le fief du GIA. Le lancement des travaux de réalisation du barrage de Koudiet Asserdoun, dans la commune de Maâla, par une firme étrangère, nécessita la sécurisation du site. Cette tâche a été confiée précisément aux hommes du défunt cheïkh El Mekhfi qui ont payé un lourd tribut à travers la mort de trente des leurs et des blessures graves et handicapantes ayant touché plus d'une trentaine. En 2003, le groupe est affecté à l'ANB (Agence nationale des barrages) avec la même mission. Selon certains travailleurs, aucun contrat les liant au nouvel employeur n'a été signé. En mai 2005, des contrats établis unilatéralement par l'employeur et largement contestés par les intéressés, ajoutent ces derniers, leur ont été proposés. Pour eux, ces contrats ne comportent que des obligations et ignorent totalement leurs droits. Porté devant l'inspection du travail de Lakhdaria, ce conflit, malgré trois réunions, ne déboucha sur aucun accord. Un PV de non-conciliation devait être remis aux parties. Le 13 juin 2005, les protestataires, qui, selon leurs déclarations, se sont présentés à l'inspection du travail, n'ont pu rencontrer l'inspecteur en charge du dossier. Le 21 juin, des décisions de fin de contrat de travail ont été remises aux intéressés.