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Le maître-mot: altérité!
8E FICA À EL MOUGGAR
Publié dans L'Expression le 06 - 12 - 2017

La huitième édition du Festival international culturel d'Alger dédié au film engagé a inauguré sa nouvelle section consacrée au court métrage. Lundi matin, trois films, dont deux consacrés à la cause sahraouie, ont été projetés devant un public attentif.
Le premier court métrage à avoir été projeté est intitulé Salmeen. Réalisé par le jeune Algérien Rabah Slimani dans le cadre de l'événement Artifariti 2016 qu'organise chaque année le Box 24 (collectif d'artistes contemporains algériens), ce film donne la parole à un jeune rappeur sahraoui, orphelin, qui a vécu dans une famille d'adoption en Espagne tout en gardant intact son attachement à la culture du peuple sahraoui.
Le film est entrecoupé d'autres entretiens avec différents artistes internationaux qui sont venus aussi comme lui apporter dans le cadre d'ateliers d'apprentissage leur technique en matière de création artistique. Que ce soit un écrivain ou une artiste de théâtre, tous soulignent l'importance d'apporter leur aide et réconfort à ces enfants qui n'ont pas eu la chance de vivre d'une façon aussi insouciante en ne manquant de rien comme beaucoup d'enfants occidentaux. Aussi, avec une caméra qui entre dans l'intimité des camps des réfugiés sahraouis, il donne à voir les regards en plan fixe puis interrogeant ces artistes, il est dressé l'objectif de ce voyage initié par Artifariti depuis quelques années, à savoir faire entendre et transmettre la voix de ce peuple opprimé au niveau international.
Dans le même sillage et ordre d'idées est le film Trois caméras volées. Ce dernier est le fruit du montage de plusieurs images prises lors de différentes périodes par un collectif de journalistes faisant partie de Equipe Media et montées par les soins de RaFilm (collectif suédois de jeunes cinéastes engagés).
«Faire passer notre message»
Dans cette vidéo on y voit au départ des images d'une manifestation réprimée par la police et tournées clandestinement, une journaliste qui se fait tabasser par la police mais aussi ces caméras confisquées qui se retrouvent entre les mains des policiers marocains tentant de piéger les journalistes et arrêter les manifestants sahraouis. «On essaye de faire de notre mieux pour faire passer notre message via d'autres canaux de communication et projets cinématographiques grâce à Equipe Media qui planche actuellement sur un long métrage. On souhaite le meilleur pour les journalistes et les gens des médias sahraouis, afin de pouvoir communiquer plus et casser ce blocus médiatique en vue de faire entendre la voix du peuple sahraoui et la faire rayonner sur le monde entier. Je fais partie du collectif des journalistes qui filmaient, mais beaucoup de mes confrères ont été arrêtés et se retrouvent condamnés à des années de prison, sans parler des condamnés à mort en tant qu'activistes politiques.
Leur nombre augmente de plus en plus», confiera Mamine Hachemi membre de Equipe Media. Enfin, le troisième court métrage projeté dans la matinée est La promesse que Halimo ne pourra tenir. Entre images fixes et vidéo, ce film raconte le périple ô combien périlleux d'une jeune mère somalienne qui a abandonné ses deux filles pour arriver en Autriche où elle apprend à vivre.
Dans ce film, la jeune femme écrit une lettre à ses deux filles où elle leur confie son désarroi et chagrin de les laisser là-bas, mais aussi les raisons de son départ et son désir de les ramener auprès d'elle. Même si cela prendra des années. Ayant enfin ses papiers en tant que réfugiée politique, Halimo qui parle assez bien l'anglais apprend à revivre dans ce nouveau pays d'accueil après avoir traversé le Kenya, l'Iran, la Turquie, l'Albanie, la Grèce, la Hongrie avant d'arriver en Autriche. Un courage aveugle dont le maître-mot est l'intime désir de vivre après avoir subi le chaos.
Un film où l'aspect formel hautement esthétique rajoute un supplément d'âme à ce film qui se passe de discours.
Zoom sur l'Afrique
L'après-midi deux longs métrages fictions en compétition ont capté notre attention. D'abord La forêt du Nilolo.
Premier long métrage du Burkinabé Adama Roamba; un film qui lui a coûté seulement 150.000 euros, autant dire pas grand-chose. Si cela s'en ressent un peu, cela n'altère bizarrement pas le déroulement de la narration où le film reste captivant malgré tout.
L'histoire qui est celle de pas mal de pays africains cherche à dénoncer la mainmise sur les richesses naturelles des pays par les pouvoirs avec la complicité de la main de l'occident.
Un peu cliché comme sujet d'autant même si tiré de l'actualité avec l'exploitation du gaz de schiste si ce n'est le jeu des acteurs qui est bien mené pour certains et caricatural pour d'autres, alors que l'histoire semble être cousue de fil blanc. Car l'on connaît dès le début le coupable des méfaits. En gros, le méchant ici s'appelle Kader Traoré ex-ministre des Mines. Aïcha est directrice de l'ONG Nature Verte, son mari Nathanaël est journaliste.
Tous deux sont natifs de Kari, un village perché sur les sommets rocailleux de la vallée du Niolo. Celle-ci abrite une forêt luxuriante, des réserves de gaz et de pétrole de schiste et son sous-sol est l'un des plus riches châteaux d'eau de la sous-région. Pour exploiter le gaz de schiste en partenariat avec une multinationale chinoise, Kader Traoré fait empoisonner le lac par ses hommes.
Une jeune fille, un jeune pêcheur et des poissons meurent. Entre le couple Aïcha-Nathanaël, qui lutte pour la préservation et la protection de l'environnement, et Kader Traoré une guerre sans merci se déclenche. Nathanaël est enlevé et tué. Les femmes marchent sur la capitale endeuillées par le décès. Elles chantent leur malheur dans une procession assez singulière.
Le film au scénario classiquement simpliste a réussi tout de même à émouvoir le public et surtout attiré son attention par ses effets d'image bien léchée, même si cela relevait presque d'un téléfilm bien ficelé. L'autre film d'un niveau supérieur est United Kingdom ou quand le cinéma vous permet des fois de faire connaissance avec des êtres sublimes, que vous ne connaissez pourtant pas jusqu'à présent, des gens qui ont marqué l'histoire, car ils ont tout fait pour changer leur destinée et par ricocher, celle du monde, en combattant la haine et le racisme. Avant-hier soir donc, dans le cadre du Festival du film engagé, nous avons découvert cette très belle histoire d'amour impossible rendu possible par la force d'endurance, mais surtout par la foi indémontable en l'amour entre deux personnes. Une Blanche et un noir. United Kingdom de Amma Asante est une histoire vraie. Elle raconte en effet l'histoire d'amour du roi Seretse Khama du Botswana et d'une femme blanche britannique, Ruth Williams.
Une union qui a plongé son royaume dans une tourmente politique et diplomatique. Très apprécié par le public.
Un Prix, voire le Grand Prix pour ce film? Cela ne nous étonnera pas. Car au-delà du sujet bien traité, cette romance est portée à l'écran par des belles images à couper le souffle. A la différence du premier, les moyens sont palpables et l'émotion plus subtile est finement distillée dans chaque plan que la caméra arrive à caresser avec tendresse, notamment au niveau des regards de la comédienne qui crève l'écran. La dignité ici est portée au firmament avec romance et esthétisme affichés. On y goûte au charme doux du cinéma et c'est beau...


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