C'est devant une assistance clairsemée que le leader d'El Islah a parlé, évoquant surtout la réconciliation nationale et les élections anticipées. Le premier responsable du mouvement El Islah a présidé jeudi une rencontre avec ses militants à la salle El Feth (ex-Pigalle) d'Oran. La rencontre se voulait pour M.Djaballah une occasion d'évoquer les grandes questions de l'heure et pour les responsables locaux d'EL Islah de prouver qu'Oran n'a pas rejoint les rangs des dissidents. C'est devant une assistance clairsemée que le leader d'El Islah a parlé, évoquant surtout la réconciliation nationale et les élections anticipées dans la région de la Kabylie et certaines wilayas. Il précisera que son mouvement ne cultive pas de préjugés défavorables à la démarche mais préfère connaître son contenu pour y adhérer. «La réconciliation nationale ne doit pas se limiter à des aspects juridictionnels. Elle doit s'appuyer sur des bases politiques car la solution de la crise passe avant tout par des considérations politiques, seules solutions pouvant éradiquer la crise à sa base», dira-t-il. Pour ce faire, le président du mouvement El Islah recommande la mise en branle d'un programme politiques en mesure de défendre les constantes de la nation. «Le peuple ne peut pas se fondre dans des modèles politiques imposés par l'Amérique et qui ont conduit à une révision, tronquée, du code de la famille, à la suppression de la filière des sciences islamiques, à encourager l'importation de l'alcool et à favoriser l'apparition de fléaux sociaux comme la corruption», notera Djaballah. La réconciliation nationale vue par le leader du mouvement El Islah doit s'appuyer sur la conviction des pouvoirs publics à défendre les constantes la nation, «elle, ne doit pas se limiter exclusivement au traitement des aspects purement sécuritaires». Concernant ce volet, M.Djaballah précisera qu'il est possible de le régler en promulguant une amnistie générale et en traitant toutes «les retombées négatives de la crise et qui sont, le dossier épineux des disparus, la réintégration à leurs postes d'emploi des citoyens licenciés pour leur obédience politique et par des indemnisations qui seraient versées aux victimes de s de la politique du tout-sécuritaire». Mais cela reste tributaire, a ajouté le leader d'El Islah du recouvrement des droits citoyens des repentis qui ne doivent pas être considérés comme des citoyens de seconde zone. «Ils doivent jouir de tous leurs droits civiques et politiques», précisera-t-il avant d'ajouter que c'est en remplissant ces conditions qu'il serait possible de transformer la réconciliation nationale en programme politique viable. Abordant les élections anticipées en Kabylie, Djaballah considérera d'emblée leur tenue comme anticonstitutionnelle en rappelant que son mouvement avait rejeté en 2002, la légalisation des résultats sortis des urnes dans la région en soutenant leur illégalité. «Aujourd'hui, les pouvoirs publics retombent dans les mêmes travées et refont les mêmes erreurs. Ces élections anticipées ouvriront la voie à l'exacerbation des sentiments, frustration chez les citoyens de certaines régions du pays. Il n'y a qu'à voir la contestation populaire qui s'installe dans le Sud pour comprendre que ces élections pourraient servir ceux qui veulent saper l'unité nationale. Elles sont inopportunes et stériles», dira-t-il avant de préciser que son mouvement n'a pas encore décidé s'il participerait à ce rendez-vous. «Les instances du mouvement définiront notre position en temps voulu», dira-t-il. A la fin du meeting, les responsables du bureau d'Oran du mouvement, dans un communiqué lu à l'assistance, ont réaffirmé leur soutien à Djaballah et aux instances légales d'El Islah et rejettent toutes les manoeuvres visant à saborder l'unité de ses rangs.