«Nous allons vendre le sucre entre 50 et 60 DA le kilogramme au détail», affirme Ahmed Mazouz. Le marché du sucre en Algérie connaîtra dans les tout prochain mois un important «chamboulement». Et pour cause, un acteur majeur fera son entrée dans cette filière industrielle que le gouvernement soutient à bout de bras depuis 2011. Le groupe Mazouz prépare l'ouverture, le 5 juillet prochain, d'une raffinerie dont la capacité de production sera d'un million de tonnes par an, pas moins. Cette quantité «impressionnante», au regard de ce qui se produit déjà en Algérie, aura un impact, certainement remarquable sur le marché local. En termes de production et d'approvisionnement, c'est certain. Mais pas seulement à bien écouter l'investisseur, Ahmed Mazouz qui a présenté, hier, son projet. «Notre sucre sera le moins cher du marché en Algérie», annonce Mazouz. Ceci fera l'effet d'une véritable «bombe» dans les milieux d'affaires concernant la commercialisation du sucre. Le patron du groupe Mazouz qui donne la nette impression de savoir ce qu'il dit, va jusqu'à annoncer le prix au consommateur. «Nous allons vendre le sucre entre 50 et 60 DA le kilogramme au détail», affirme-t-il. Cela revient à dire que le sucre de Mazouz coûtera entre 40 et 50 dinars moins cher que le sucre actuellement en vente en Algérie. Nous sommes là dans une logique de concurrence, qui constitue un véritable précédent en Algérie. C'est bien la première fois qu'un producteur annonce une baisse des prix aussi importante sur un produit très sensible. Le propos de Mazouz ne relève pas de l'utopie, puisque l'investissement existe bel et bien, la raffinerie. Les travaux de l'usine ont été lancés en juin 2016 pour un investissement de 200 millions d'euros, basé à Larbaâtache dans la wilaya de Boumerdès. Elle produira du «sucre brun, du sucre liquide et du sucre cristallisé», informe Mazouz. «C'est la première raffinerie universelle d'Afrique, qui peut produire tous types de sucre», indique l'investisseur, tout en révélant que le groupe qu'il dirige a l'intention d' «investir dans la culture de la betterave sucrière pour alimenter sa raffinerie». Pour ce faire, «nous allons investir 50 millions d'euros supplémentaires dans des équipements de transformation de la betterave sucrière. Nous allons ramener les semences de la betterave, les donner aux agriculteurs, et nous leur achèterons la production», explique le promoteur qui prévoit un projet intégré avec un minimum de financement extérieur. L'objectif à terme est on ne peut plus court, puisque le groupe Mazouz prévoit une production de 5 millions de tonnes de betterave sucrière à échéance 2020. Le souci de ne pas se poser comme un fardeau pour le Trésor public amène Ahmed Mazouz à s'engager «à ne pas recevoir les subventions». Et plus encore, il envisage même «de ne pas prendre de devises sur les opérations d'exportation des produits de cette usine». Enfin, l'ambition du groupe est d'orienter 30% de la production à l'exportation. Plus encore, la raffinerie va employer 1200 travailleurs.