Les experts ont préconisé des solutions Des recommandations ont été faites. Les autorités ont promis de suivre les plus adéquates, le patronat s'est, lui, engagé à réaliser, en cours d'année, des investissements de l'ordre de 500 MW jusqu'à 1GW dans divers secteurs. Le «turbo» semble donc être enclenché... Trois jours durant, les politiques, hommes d'affaires, universitaires, experts et gestionnaires de grandes sociétés, étaient en conclave au niveau de la Safex d'Alger. Les débats ont tourné autour de la stratégie à adopter afin que l'Algérie puisse désormais «carburer» en énergies renouvelables. Des grands noms mondiaux spécialistes du domaine étaient présents à ce rendez-vous qui doit enclencher le «turbo» pour un programme que le chef de l'Etat a déjà tracé depuis 2010, mais qui tarde à être appliqué sur le terrain. Cette conférence-exposition sur la réussite de la transition énergétique a-t-elle sonné donc une nouvelle ère, celle de l'Algérie verte? Il est encore trop tôt pour le dire, mais cela montre en tout cas, la volonté des hautes autorités du pays de faire de cette bataille, une priorité nationale. D'ailleurs, à titre d'exemple, un conseil consultatif regroupant l'ensemble des parties concernées par la mise en oeuvre du programme national des énergies renouvelables devrait voir le jour. Il a été proposé par le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, et salué par les participants à cette conférence qui l'ont retenu comme principale recommandation sortie de ce conclave. Un «guide» qui devrait donc permettre de suivre la feuille de route tracée par le gouvernement, et qui s'est engagé à l'adapter aux recommandations qui ont été proposées à cet événement qui ont pris la tournure d'assises nationales sur les énergies renouvelables. Ce qui devrait permettre la naissance de capacités nationales d'innovation, de production, de maintenance et de services, créatrices d'emplois nouveaux et durables, ainsi que de richesses. C'est dans ce sens, que le P-DG de la Société de distribution de l'électricité et du gaz (Sonelgaz), Mohamed Arkab, a appelé à l'émergence d'un grand nombre de «champions économiques» (entreprises privées et publiques) dans l'ensemble des segments du secteur des énergies renouvelables: le solaire photovoltaïque et le solaire thermique, l'éolien, la biomasse et la géothermie. «L'enjeu dans l'amélioration de l'attractivité du marché algérien des énergies renouvelables, devrait être la prospérité et la compétitivité des entreprises nationales, dont l'engouement, pour ce secteur est considérable», a-t-il insisté. Ce qui semble avoir retenu l'attention des participants qui ont recommandé à l'Etat de créer l'écosystème favorable pour que les PME /PMI puissent être concurrentielles et lancer des Giga Watts d'usines dans toute la chaîne de valeur. «L'Etat doit passer du rôle de concurrent à fédérateur», ont-ils insisté dans les recommandations finales de cette réunion, non sans appeler à explorer toutes les formes de financements disponibles particulièrement, celui dans le cadre des PPP. En parlant justement de financement, Ali Haddad qui a été interpellé par de jeunes étudiants à la fin de la conférence leur a fait savoir que les membres du forum étaient prêts à investir dans tout projet viable qui a trait aux énergies renouvelables. «C'est l'avenir du pays», leur a-t-il lancé. D'ailleurs, le FCE, qu'il dirige, s'est engagé d'ici la fin 2018 à mobiliser l'ensemble de ses membres dans les différentes filaires qui constituaient la chaîne de valeur des énergies renouvelables pour réaliser des investissements de l'ordre de 500 MW jusqu'à 1GW dans divers secteurs (développement ou nouvelles créations). Huit points forts ont été retenus comme étant les domaines à cibler en priorité, afin d'offrir à l'Algérie un nouveau modèle énergétique dont tous les participants s'accordent sur le fait qu'il doit être en «mix», basé sur le gaz naturel et le solaire. Les choses sont donc désormais claires: tous les chemins mènent désormais vers les énergies renouvelables... Pourvu que l'on ne se perde pas en route!