Un début timide et une affluence moins nombreuse ont été enregistrés dans la matinée d'hier. C'est hier, samedi 6 août que les inscriptions définitives pour la rentrée universitaire 2005-2006 ont débuté, et se poursuivront jusqu'au 18 du même mois. Pour le bon déroulement de cette opération, les responsables du secteur de l'enseignement supérieur ont mis à la disposition des nouveaux bacheliers tous les moyens nécessaires. Un début timide et une affluence moins nombreuse ont été enregistrés dans la matinée d'hier à l'université des sciences humaines et sociales de Bouzaréah relevant de l'université d'Alger. Les salles d'inscription, une cellule d'orientation, des bureaux réservés aux recours, un renfort de personnel, estimés par les responsables très suffisants, constituent le «décor» de cette première journée. Donc, tout est bien parti pour un bon début de l'opération, sauf... les bacheliers! Car en entrant dans les différents amphithéâtres réservés à cette opération, et dès le premier coup d'oeil, on remarque des salles quasiment vides. Hormis les quelques heureux bacheliers qui ont la chance de voir leur voeu «exaucé», où sont donc ceux qui doivent s'inscrire? Pour trouver une réponse à cette question, il suffit juste de se déplacer à quelques mètres de là, où se trouve la bibliothèque de l'université, faisant office de centre de recours. En effet, et contrairement à ce qu'on a avancé, que plus de 90% des nouveaux bacheliers ont été orientés selon leur choix, la réalité est tout autre. La bousculade à l'entrée de la bibliothèque en est la meilleure preuve. Pour Sara, une étudiante venue faire un recours, les choses ne semblent pas marcher à merveille. «En décrochant mon baccalauréat, je me suis dit que je réaliserais mon objectif en suivant des études à l'école polytechnique d'El Harrach. Mais je ne savais pas le sort qui m'est réservé». Saïd est orienté vers le 10e choix. «En remplissant ma fiche de voeu, j'ai choisi au premier degré l'architecture et puis j'ai rempli les autres choix au pif. je n'étais pas trop inquiet pour les autres choix, car je croyais dur comme fer de l'avoir ; mais grande fut ma surprise, en me voyant orienté vers une branche économique», déclare-t-il. L'autre cas étonnant est celui de Nora qui a eu droit à deux orientations. « Je suis venue pour faire un recours, car j'ai été orientée vers des choix que je n'ai pas mentionnés sur ma fiche de voeux », s'exclame-t-elle. Avant d'ajouter: «Je ne vois pas pourquoi on m'oriente vers d'autres filières que je n'ai même pas choisies, je ne trouve pas d'explication à ce gâchis, d'autant plus que j'ouvre droit à une inscription à l'Institut national du commerce» Si Nora et ses camarades ne trouvent pas d'explications quant à leur orientation, en revanche, les responsables en possèdent. En effet, dans une déclaration à L'Expression, le vice-recteur chargé de la pédagogie à l'université d'Alger, M.Berraghda Ahmed, a annoncé que le « phénomène » du recours est dû essentiellement à «l'instabilité des étudiants dans leur choix, c'est-à-dire qu'on a rempli les fiches de voeux sans être sûr de son choix», déclare-t-il. Pour notre interlocuteur, l'opération d'orientation se fait sur la base de quatre paramètres, à savoir le choix de l'étudiant, la moyenne obtenue et celle exigée pour y accéder, le découpage géographique universitaire et enfin la capacité d'accueil, c'est-à-dire le nombre de places pédagogiques disponibles. A propos de ce dernier point, notre interlocuteur a déclaré que la majorité des demandes des étudiants sont concentrées sur les sciences médicales et les langues étrangères, notamment la traduction et l'interprétariat. L'autre point évoqué par M.Berraghda est que la majorité des étudiants sont orientés vers l'un des choix qui figurent dans la fiche de voeux. «Si l'étudiant n'est pas orienté dans les premiers choix, et ce pour des paramètres pédagogiques, on l'oriente vers un autre choix parmi les dix.» Pour rassurer les nouveaux bacheliers, M.Berraghda a déclaré que la commission chargée des recours procédera au cas par cas dans l'étude des recours déposés, dont la période, rappelons-le, est limitée du 6 au 16 août. «la commission n' acceptera le recours des étudiants que dans deux cas. Le premier, si l'étudiant a la moyenne requise, le second, s'il est orienté vers une filière qui ne figure pas dans son choix, et ce, en prenant compte des paramètres mentionnés en haut», précise-t-il. Par ailleurs, M.Berraghda affirme que l'université d'Alger accueillera pour cette rentrée universitaire, dont la rentrée officielle est prévue pour le 4 décembre, 14.085 étudiants dans les différentes spécialités.