Le ministre par intérim des Relations extérieures de l'Uruguay, Ariel Bergamino, a condamné hier l'exclusion du président vénézuélien Nicolas Maduro du Sommet des Amériques qui aura lieu au Pérou au mois d'avril, affirmant que «les exclusions et les menaces n'aident en rien» dans la résolution des conflits. Dans une interview accordée à une radio locale, M. Bergamino a déclaré qu'il «n'aime pas les exclusions» en réponse à une question sur l'annonce de la chancelière péruvienne Cayetana Aljovön qu'elle retirait son invitation au Venezuela pour le Sommet. «Le bombardement de déclarations, les exclusions et les menaces n'aident en rien», a signalé le diplomate, soutenant que «les problèmes des Vénézuéliens, ce sont les Vénézuéliens qui doivent les résoudre dans un cadre de paix, de dialogue et de plein respect de la loi et des droits». Il a noté que «le Groupe de Lima n'a pas de statut juridique ni l'institutionnalité établie», ajoutant que «pour cette raison, l'Uruguay n'en est pas membre». «Nous, nous faisons partie des organisations régionales», a-t-il souligné. «L'Uruguay est toujours prêt à aider, à créer un environnement pour aider à résoudre pacifiquement les problèmes mais toujours dans le cadre de la loi», a-t-il affirmé. Jeudi dernier, le président Nicolas Maduro a affirmé qu'il assisterait au sommet des Amériques, les 13 et 14 avril à Lima, malgré la mise en garde du gouvernement péruvien qui a fait savoir qu'il ne «sera(it) pas le bienvenu». «Ils ont peur de moi? Ils ne veulent pas me voir à Lima? Ils vont me voir, qu'il pleuve, qu'il y ait du tonnerre ou des éclairs, par les airs, par terre ou par mer j'arriverai au sommet des Amériques avec la vérité (...) du Venezuela», a déclaré le président socialiste lors d'une conférence de presse. Le Pérou, hôte les 13 et 14 avril du sommet des Amériques - réunissant des chefs d'Etat de 35 pays du continent et des Caraïbes - avait fait savoir que le président Maduro n'y «sera(it) pas le bienvenu» et lui a demandé de s'abstenir d'y participer.Mais le chef d'Etat a assuré avoir reçu mercredi une lettre d'invitation du président péruvien Pedro Pablo Kuczynski. «Cette lettre de Pedro Pablo Kuczynski est arrivée, pour m'inviter au sommet des Amériques. Mettez-vous d'accord, ils veulent répéter avec le Venezuela le mauvais traitement qu'ils ont réservé à notre soeur, Cuba. «Mettez-vous d'accord, ils sont fous», a-t-il déclaré, en montrant la lettre aux journalistes. Un peu plus tôt avait dénoncé jeudi «l'exclusion» du Venezuela du sommet des Amériques. Mardi également, les ministres des Affaires étrangères du groupe de Lima, alliance de 14 pays du continent américain, avaient demandé au gouvernement de Nicolas Maduro de fixer un nouveau calendrier électoral au lieu de l'élection présidentielle anticipée prévue le 22 avril. Ce groupe de Lima dénonce depuis plusieurs mois une radicalisation du gouvernement vénézuélien. Jeudi, M. Maduro leur a répondu que le scrutin aurait bien lieu ce jour-là. «Au Venezuela, ce sont les Vénézuéliens qui décident, pas le groupe de Lima, ni Pedro Pablo Kuczynski, ni (le président colombien) Juan Manuel Santos», a-t-il dit.