Aucun dérapage n'a été relevé. Bien au contraire, les manifestants ont jugé très efficace la forte mobilisation des policiers. «Médecins en colère pendant que les responsables sont léthargiques.» Tel a été le slogan principal scandé par plusieurs centaines de médecins résidents, venus des structures sanitaires des quatre coins de la partie ouest du pays. Ces médecins se sont d'abord rassemblés dans l'enceinte du Centre hospitalier de Plateau, avant de se lancer dans une grande marche pacifique en traversant le boulevard Benzerdjeb en marquant une petite halte au rond-point de Gargaintha pour revendiquer encore une fois leurs droits, qu'ils estiment bafoués et sans aucune suite donnée par le département du tutelle, le ministère de la Santé. Les résidents ne se sont pas arrêtés à mi- chemin en reprenant tranquillement, et sans aucun incident, leur chemin à partir du boulevard Hamou pour emprunter ensuite le boulevard Emir Abdelkader pour rallier la place du 1er Novembre (ex-place d'Armes) et le boulevard de l'ALN (ex-Front de mer) pour se réunir après dans le point de chute final, devant l'enceinte abritant le siège de la wilaya d'Oran. Tout le long de la marche, les manifestants n'ont affiché aucune impression, quant à lâcher prise, visant la satisfaction de leurs revendications, dont entre autres la valorisation de la profession noble, la réforme du service civil mais également la réclamation principale liée à la dignité du praticien. Aucun de tous les marcheurs, ayant battu le pavé, n'a omis de scander haut et fier, la nécessité de redorer le blason du porteur de la blouse blanche. «Dignité, dignité et dignité», répétaient, à gorge déployée, plusieurs résidents qui se sont formés dans des carrés représentant chacun des services et spécialités. N'étant nullement effrayés, les manifestants ont sillonné les artères principales de la ville, malgré la forte mobilisation des hommes en tenue bleue, des policiers dépêchés et déployés sur tout le long de la trajectoire de la marche. Ceux-là, appuyés par plusieurs dizaines de policiers en tenue civile, ont, selon des indiscrétions, été instruits de céder le passage aux médecins marcheurs, tout en encadrant la marche. De hauts cadres de la sûreté de wilaya, des éléments des Bri, ainsi que ceux de la voie publique, désarmés de leurs matraques et casques, ont devancé la marche régulant la circulation, tout en facilitant celle des manifestants. Aucun dérapage n'a donc été relevé, d'autant plus que les responsables de la sûreté de wilaya d'Oran n'ont pas jugé utile de déployer les paniers à salade se contentant des véhicules légers utilisés très souvent dans le cadre de la décongestion de la voie publique. Bien au contraire, les manifestants ont jugé très efficace la mobilisation nombreuse des policiers. Un fait saillant est à relever. Les caméras des médias lourds, ayant brillé dans la couverture de la marche réprimée à Alger, se sont, dans leur totalité, illustrées par leur absence dans la marche pacifique d'Oran, laissant place aux représentants de la presse écrite et électronique. à l'heure où nous mettons sous presse, les manifestants continuaient à observer leur rassemblement devant le siège de la wilaya d'Oran, tout en s'engageant à revenir à la charge dans une autre action de rue, qu'ils organiseront dans les toutes prochaines journées à l'appel de la coordination algérienne des médecins résidents, Camra. Un tel engagement pour tenir une autre manifestation se veut, selon plusieurs médecins, un appel au ministre de la Santé l'interpellant pour prendre ses dispositions dans le cadre de la satisfaction des revendications sociales et techniques des médecins résidents.