Le Collectif autonome des médecins résidents algériens a affirmé que pour l'heure, aucun rendez-vous n'a été fixé, suite à la décision des grévistes en faveur de la poursuite de leur débrayage. Les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens ont affirmé hier, lors d'une conférence de presse organisée conjointement avec le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), que le Camra est revenu sur l'entrevue qui les a réunis dimanche dernier avec Mokhtar Hasbellaoui. Décortiquant point par point le compte rendu de la rencontre, le docteur Mohammed Taïleb a ainsi affiché sa surprise après avoir constaté que certains points sur lesquels ils avaient convenu à l'issue de la rencontre, ont finalement été tout bonnement supprimés. Il a relevé dans ce sens, «les multiples contradictions entre les garanties incluses dans le procès-verbal et les engagements pris par le premier responsable du secteur au cours de la réunion». Donnant plus de détails sur les accords qui ont été annulés, les porte-paroles du Camra ont cité entre autres, la proposition relative à la révision de la loi portant sur le statut du médecin résident, affirmant que cela s'est au final transformé à l'introduction de simples et légères modifications de quelques articles de loi. Mohammed Taïleb a insisté sur le fait que le statut du résident reste indéterminé. «En tant que médecins résidents, nous ne bénéficions d'aucun privilège, vu que nous n'avons pas de statut particulier», a-t-il fait savoir, ajoutant, qu'en revanche, ils ne sont concernés que par les désavantages qui les touchent de par leur qualité de résidents. Il a estimé de ce fait, qu'il ne s'agit nullement d'un procès-verbal signé par le ministre, mais d'un simple compte rendu de la réunion. Ils ont expliqué en outre que l'autre point de désaccord demeure la principale revendication, celle ayant trait à l'abrogation de l'obligation d'effectuer le service civil. Meriem Hadjab a soutenu que ce point a été largement évoqué lors des précédentes rencontres avec la tutelle, mais aucune issue n'a été trouvée. Elle a poursuivi en affirmant que lors de la dernière réunion, la question de la suppression du caractère obligatoire dudit service a été encore une fois remise sur la table des négociations, mais que la réponse du ministre à ce sujet a été négative. Abordant la proposition de la tutelle portant sur la durée du service civil, le docteur Meriem Hadjab a indiqué que la période reste la même pour les villes du Nord, à savoir de trois à quatre ans et de un à deux ans pour les wilayas du Sud et les Hauts-Plateaux. Par conséquent, enchaîne-t-elle, si l'on calcule le tout, le chiffre global qui ressort varie entre un et quatre ans, ce qui, fait-elle remarquer, «ne constitue absolument aucun changement». Toujours dans le même volet, la représentante du Camra a tenu à signaler que la garantie d'un logement dans le cadre du service civil fait partie des acquis accordés par la loi. Selon elle, tout le problème réside dans le fait que les autorités compétentes ont de tout temps fui leurs responsabilités et n'ont jamais fourni les moyens appropriés aux médecins résidents. Elle explique que jusque-là, aucune garantie n'a été donnée au médecin qui effectue son service civil, soulignant que c'est pour cela que le Camra a exigé de bénéficier d'une prime d'installation pour y remédier. «Là encore, la proposition a été rejetée», a-t-elle avancé. Par ailleurs, les représentants du Camra se sont également attardés sur la formation pédagogique, qu'ils jugent de qualité médiocre, affirmant à ce titre, qu'ils souffrent d'un manque d'encadrement et de documentation, et que par conséquent, le médecin résident doit se former lui-même, sans aucun soutien et accompagnement. Concernant l'organisation d'une nouvelle réunion avec la tutelle, Le Camra a affirmé que pour l'heure, aucun rendez-vous n'a été fixé, suite à la décision des grévistes en faveur de la poursuite de leur débrayage. Le Camra a ainsi, appelé Mokhtar Hasbellaoui à organiser d'autres rencontres susceptibles d'aboutir à des solutions concrètes. Rappelant dans ce sillage, que l'ensemble des représentants des médecins résidents est toujours ouvert à un dialogue sérieux. Parlant de la teneur de la grève que les résidents ont initiée depuis cinq mois avec le boycott des Dems, le docteur Taïleb a mis en relief la nécessité de recourir à ce genre d'actions pour voir satisfaites leurs revendications.