Va-t-on vers un black-out total ou le silence radio? Le Mouvement citoyen et des archs se retrouve entre le marteau et l'enclume à la lumière du rapport de synthèse sanctionnant la fin des travaux du 1er regroupement national des ârchs qui s'est tenu à la cité universitaire Iryahen de Béjaïa du 24 au 27 août. Le document en question ne fait aucune allusion quant à la future position du Mouvement citoyen concernant les prochaines échéances politiques, notamment le référendum sur le projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale. En effet, par précaution, malgré la position de la majorité des participants, la commission chargée de la rédaction du rapport de synthèse a laissé un grand point d'interrogation concernant le volet de la «situation politique actuelle et enjeux», objet de débat de la deuxième journée du regroupement. Aussi, il est à se demander quelle position adoptera le Mouvement? Va-t-on vers un black-out total ou le silence radio? Les délégués du Mouvement citoyen vont-ils cautionner les débats qui ont sanctionné les journées du regroupement? En somme des débats dont la position est l'émanation de la base. A la lecture des débats, le Mouvement citoyen à travers les participants, appelés communément base élargie des archs, va tout droit vers le «non à la Charte», mieux «si le cadre, nous dit-on, n'est pas décisionnel». En effet, entre la base qui reste radicale dans ses positions en se référant au principe fondamental du code d'honneur du Mouvement, à savoir «pas de vote sans la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El Kseur», et les délégués, représentants du Mouvement, qui ont pris un engagement solennel, depuis la signature du protocole d'accord avec les représentants de l'Etat pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur, le Mouvement citoyen semble piégé par l'acquis des partielles. Peut-on dire «non» à son propre acquis? Les partielles sont-elles un cadeau empoisonné ou plutôt piégé? Dire non à la charte du point de vue des délégués avertis, c'est refuser aussi le principe de vote aux partielles et par voie de conséquence, c'est quitter la table du dialogue, la rupture entre l'Etat et le Mouvement citoyen. «Politiquement la plate-forme d'El Kseur est acceptée entièrement.» Reste uniquement sa mise en oeuvre. Aussi, la clause «pas de vote sans la satisfaction de la plate-forme d'El-Kserur est dépassée en cette conjoncture», argumente l'un des rares participants qui se positionne indirectement pour le projet présidentiel. A la lumière des interventions des participants, le Mouvement des archs semble être entre le marteau et l'enclume; la base qui rappelle les principes fondamentaux du mouvement en exigeant l'application de la plate-forme d'El Kseur pleine et entière et le pouvoir qui a réussi à faire du mouvement citoyen un partenaire incontournable en Kabylie. C'est tout le dilemme auquel sont confrontés les délégués. Par ailleurs, le document de synthèse, tout en glorifiant les acquis du mouvement, écarte toute possibilité ou tentative de devenir un parti politique.