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«Je sacrifie l'ex-FIS pour l'Algérie»
ABDELKRIM OULD ADDA, PORTE-PAROLE DU PARTI DISSOUS À L'ETRANGER
Publié dans L'Expression le 30 - 08 - 2005

Les plus légalistes des leaders de la mouvance islamiste commencent à prendre place dans la reconfiguration politique.
Membre de l'instance exécutive et porte-parole de l'ex-FIS à l'étranger depuis 1993, Abdelkrim Ould Adda a fait partie des islamistes qui ont tenté de trouver une solution négociée avec les autorités et activé pour aboutir à l'effort de paix qui s'est concrétisé avec la trêve de l'AIS en 1997. A partir de Bruxelles, où il vit, il a continué à soutenir toute action pacifique. Paroles d'un sage.
L'Expression: Question devenue classique : quelle est votre lecture de la charte pour la paix et la réconciliation nationale?
A.Ould Adda: Dans toute lecture, il y a un côté subjectif qui essaye de prendre le dessus et on se retrouve en face, alors, d'une évaluation qui prend en ligne de compte et premièrement, des intérêts personnels ou de groupe. Toute lecture se trouve de ce fait biaisée, faussée.
Cependant, si on fait un effort altruiste, on peut évaluer les choses dans leur globalité, en prenant en compte les mérites qu'elles comportent et leurs retombées en général. Dans ce cas, concernant votre question, on peut faire une lecture positive de la charte et se positionner sans hésitation dans le camp de ceux qui y souscrivent, qui y adhèrent pleinement ...
Malgré toutes vos réserves?
Ecoutez, la charte n'est pas soumise à débat, donc il ne sert à rien de discourir. Bon, on émet des réserves, on formule des avis et le président prend acte. Je pense que la prochaine étape sera la bonne. Nous vivons une transition vers la paix, et il faut y adhérer pleinement.
La présente charte dit: votez par oui ou par non. C'est global. Alors nous disons: oui. Pourquoi? Parce que les points positifs qu'elle comporte sont plus importants que les réserves que nous pouvons émettre. Le débat autour de la charte ne se pose pas actuellement, par contre, une position de principe est exigée, et par conséquent nous n'avons pas à tergiverser, mais l'appuyer de manière forte et sans ambiguïté.
Votre positionnement est donc stratégique, en attendant mieux...
En fait, ce n'est pas une stratégie, mais une vision réaliste de l'Algérie d'aujourd'hui. Nous sommes loin de tout ce qui avait généré la guerre, et une paix se profile. Faut-il la saisir? Je dis oui, sans hésiter.
Certains se sentent directement concernés par les mesures restrictives énoncées dans le projet de Charte, et de ce fait, ont peur de se voir définitivement exclus de tout avenir politique. Moi je dis qu'au-delà de toutes les objections que peut soulever ce projet de paix, il y a un fait réel, concret, et que nul ne peut remettre en question. Le président de la République veut aller vers une réconciliation nationale véritable. Il va par petites étapes, par petites touches. Les lacunes d'aujourd'hui peuvent être corrigées demain, et de quoi demain sera-t-il fait? Je n'en sais rien, mais j'ai confiance en ce président de la République, et je saisis l'occasion que m'offre aujourd'hui votre journal pour lancer un appel à tous les Algériens, à tous les islamistes pour se mettre tous en bloc monolithique derrière lui. Son projet est un pas vers un avenir fait de paix et non de guerre.
Sans hésiter, c'est-à-dire avec l'exclusion de l'ex-FIS de l'échiquier politique?
Ecoutez, je suis prêt à sacrifier l'ex-FIS si c'est l'Algérie entière qui bénéficiera de ce sacrifice. Moi, je ne pose pas le problème en termes de marchandage politique, et si l'Etat m'interdit d'activer et dans le même temps il aura réglé le problème des disparus, des prisonniers, des hommes encore recherchés et des familles éprouvées par la crise, alors je dis: allez-y, faites donc! Je ne mettrai pas mon avenir politique sur le chemin de la paix et la réconciliation: l'intérêt général passe avant tout.
Autre chose encore: il faut bien se convaincre que l'étape actuelle reste soumise à plusieurs paramètres politiques. Les enjeux qui en découlent et les équilibres à prendre en ligne de compte ne sont pas faciles à gérer.
Cependant, plus tard, lorsque le pays sera définitivement amarré à la paix civile, nous pourrons alors parler de politique d'exclusion, de droits fondamentaux et des libertés constitutionnelles. L'urgence est dans l'étape actuelle, au retour de la paix civile en Algérie, à une normalité des choses.
Pour cela, je le répète, je suis prêt à sacrifier non pas uniquement mon parti, mais aussi mes droits civiques, en contrepartie d'un retour à la vie normale dans tout le pays, et quitte à ce qu'on m'interdise d'activer ou de rentrer au pays pour de longues années encore.
En fait, c'est uniquement là le point de divergence entre les leaders de l'ex-FIS...
Oui, le fait d'être interdit d'activité reste néanmoins sous-tendu par deux points qui ressortent clairement du préambule de la charte pour la paix et la réconciliation: le texte fait porter à l'ex-FIS tout le poids de la crise et dans le même temps il l'exclut de toute nouvelle présence sur la scène politique, pour le moins dans l'immédiat.
Les leaders de l'ex-FIS enfin, certains d'entre eux, veulent que soit précisée l'autre partie impliquée dans la crise, alors que nous nous pensons qu'il s'agit ici d'un débat décalé. La responsabilité des uns et des autres ne peut être définie ni établie dans le contexte actuel, et c'est pour cela qu'il ne faut pas trop s'appesantir sur cette question.
Le projet de Charte tel qu'il se présente est constitué de mesures concrètes, tangibles, et qui peuvent pacifier les Algériens après tant d'années de guerre.
Critiquer le projet est une démarche normale, mais le refuser sous le motif qu'il comporte quelques incorrections n'est pas logique, n'est pas raisonnable.
Le projet s'articule autour de la prise en charge des familles éprouvées par des années de terrorisme, et c'est là une avancée exceptionnelle faite dans le sens du rétablissement définitif de la paix. Ignorer cela et s'attarder sur des détails ou s'appesantir à faire de l'esprit est un luxe politique que je ne peux me permettre. C'est aussi de l'égoïsme stérile et une vision étriquée des rapports de force en présence et du contexte dans lequel évolue la réconciliation nationale.
Revenons aux groupes armés encore opérationnels et qui sont les premiers concernés par l'effort de paix actuel. Comment les faire adhérer au mouvement réconciliateur de leurs anciens leaders politiques?
Moi, je crois que tous ceux qui ont pris les armes un jour pensent avoir été poussés à l'action armée. Soit. Mais je crois aussi que les différentes actions de paix qui se sont offertes à eux depuis ont été autant de portes ouvertes pour la repentance et le retour à la société.
Ce n'est pas tant le fait de prendre les armes et de rester dans les maquis qui est courageux aujourd'hui, mais bien celui de les déposer et de faire amende honorable.
La trêve de l'AIS a été une action plus courageuse que la prise d'armes des autres groupes.
Mais, l'occasion est encore plus propice aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été pour faire la paix, et c'est à eux de la saisir, parce que c'est la dernière chance et la dernière occasion qui s'offrent.


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