La ville de Tizi Ouzou connaît ces derniers jours d'intenses travaux de réfection. La visite du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, annoncée pour le 18 septembre, semble d'ores et déjà inciter les responsables locaux à retrousser leurs manches. C'est pour cette raison d'ailleurs que tout est mobilisé à travers de la ville des Genêts afin de procéder à de multiples opérations de nettoyage et d'embellissement de la cité qui devrait accueillir le premier magistrat du pays sous de plus beaux atours. C'est ainsi donc que de nombreuses entreprises privées, celles du bâtiment notamment, ont été sollicitées. La cadence des travaux s'accélère, facteur temps oblige, pour redonner un nouveau look à la capitale du Djurdjura. Scindés en plusieurs équipes, les agents de la commune auxquels se sont joints les travailleurs des entreprises privées, travaillent d'arrache-pied, de jour comme de nuit. Ils procèdent ainsi, dans un premier temps, au nettoyage voire même à l'éradication des dépotoirs dont certains datent de plusieurs années. C'est en effet une occasion pour les habitants de Tizi Ouzou de mettre fin à des déchets nauséabonds qui empestaient par le passé, continuellement, la ville. De même pour les immeubles, ces derniers connaissent eux aussi des travaux de rafistolage. Des façades mitoyennes à la grande rue font l'objet d'une opération de peinture alors que dans un passé récent, ces bâtiments ressemblaient à des immeubles «calcinés» à l'image de celui d'Air Algérie en face du siège de l'Ansej, qui garde les stigmates des événements de Kabylie. «Le président de la République doit venir à Tizi Ouzou au moins une fois par an car l'annonce de sa visite a fait déjà bouger les choses. Les responsables de la wilaya qui restent inertes tout le long de l'année, sont, ces jours-ci, en ébullition. Ils sont sur le pied de guerre pour faire dire à Bouteflika, le 18 septembre, que la population ne manque de rien. C'est la même politique que prônent nos responsables depuis 1962, c'est celle de l'arbre qui cache la forêt», dira un vieil homme apostrophé par nos soins lors de notre passage hier au centre-ville. C'est le sentiment partagé par un jeune homme, la trentaine à peine bouclée. Celui-ci, chômeur de son état, ne voit aucunement pourquoi «faire autant de bruit». C'est-à-dire que le jeune en question se voit, selon ses dires, «marginalisé par l'Etat qui ne le connaît que pour l'appeler à voter». «Nous, les jeunes, sommes livrés à notre sort. Personne ne pense à nous. Mais lorsqu'il s'agit de voter ont constate que des voix s'élèvent pour dire que la jeunesse est le pilier de la nation.» Par ailleurs, il faut bien souligner que depuis l'annonce de la venue de M.Abdelaziz Bouteflika la ville ne connaît ni problème d'eau potable ni celui des coupures d'électricité puisque «tout est bel est bien rentré dans l'ordre». Enfin, les travaux d'embellissement et de nettoiement poursuivent leur cours dans la ville de Tizi Ouzou. Cependant, les responsables locaux parviendront-ils à «orner» toute la capitale du Djurdjura avant le jour «J»?