Des balles réelles contre des enfants et des vieillards C'est le lendemain même que les Palestiniens entendent clôturer la Naqba, c'est-à-dire la «Grande Marche du retour» qui représente une «catastrophe» aux yeux de l'ensemble des musulmans dans le monde. C'est dans une atmosphère de très haute tension que le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem, décidé par le président Donald Trump, va avoir lieu aujourd'hui même, alors que les manifestations des Palestiniens pour la «Grande Marche du retour» se poursuivent avec leur lot de victimes des tirs à balles réelles de l'armée sioniste. Tandis que le gouvernement Netanyahu cherche à conférer à l'événement l'ambiance des grandes fêtes, les évènements régionaux restent porteurs de lourdes menaces que va nécessairement aggraver cette tentative d'annexion unilatérale de la partie Est de la ville sainte. De fait, l'inauguration somme toute symbolique de l'ambassade américaine n'est que le prélude d'une période où tout peut arriver. Qu'importe que les Etats-Unis inaugurent «en grande pompe» leur édifice, faisant coïncider l'opération avec le 70ème anniversaire de la création d'Israël en 1948 sur les décombres des territoires palestiniens dont les occupants légitimes furent chassés ou tués, selon les circonstances. C'est le lendemain même que les Palestiniens entendent clôturer la Naqba, c'est-à-dire la «Grande Marche du retour» qui représente une «catastrophe» aux yeux de l'ensemble des musulmans dans le monde. Ils seront des milliers à se mobiliser pour cette ultime manifestation, preuve que le sacrifice de 54 d'entre eux tués par les soldats israéliens auxquels il faut ajouter plus de 500 blessés dont certains dans un état grave les motive bien plus qu'il ne les effraie. Ce n'est pas par hasard que le gouvernement de Benjamin Netanyahu a décrété le renfort d'un millier de soldats pour sécuriser l'ambassade et ses alentours, «pavoisés de la bannière étoilée et d'affiches proclamant «Trump Make Israel Great Again».» Il ne fait aucun doute qu'en termes de sécurité, c'est l'une des semaines les plus intenses (...). Nous ferons en sorte qu'un évènement n'en appelle pas un autre», a dit un porte-parole de l'armée sioniste. Toutes les forces armées d'Israël ont ainsi été placées en état d'alerte maximum, en particulier dans et autour des Territoires palestiniens. L'armée a même affirmé qu'elle allait pratiquement doubler ses effectifs combattants autour de la bande de Ghaza et en Cisjordanie Dirigée par le mouvement islamiste Hamas, Ghaza vit sous un blocus total israélien depuis plus de dix ans et l'Etat hébreu vient de le durcir au motif que des installations de passage ont été détruites par les manifestants palestiniens. La Cisjordanie, distante de quelques dizaines de kilomètres, continue donc d'être occupée par l'armée israélienne depuis plus de 50 ans. La propagande médiatique israélo-occidentale met l'accent sur la «menace» redoutée par l'Etat sioniste de tentatives de «forcer la frontière» demain et les jours suivants, en réaction au transfert de l'ambassade américaine. Il n'empêche, depuis le 30 mars dernier, 54 Palestiniens sont tombés sous les balles assassines des soldats de l'armée israélienne, à tel point que l'ONU et plusieurs ONG ont dénoncé des meurtres de sang-froid, réclamant une «enquête indépendante internationale» à laquelle, bien évidemment, se sont opposés les Etats-Unis. Les Palestiniens dénoncent et vont continuer de dénoncer la négation de leurs revendications sur Jérusalem et le summum du parti pris de la Maison- Blanche, qui a multiplié les gages pro-israéliens, depuis l'arrivée de Donald Trump.»Tous les Arabes devraient baisser la tête aujourd'hui», dit une habitante palestinienne de longue date de la Vieille ville, exprimant le sentiment répandu que les capitales arabes ont laissé tomber les Palestiniens. «Dans une semaine, ils seront tous là pendant le Ramadhan parce que, d'un seul coup, ils se souviendront de Jérusalem». La communauté internationale considère Jérusalem-Est comme territoire occupé. Elle estime qu'en attendant un aléatoire règlement du statut final de la ville entre les deux parties, les ambassades ne doivent pas se trouver à Jérusalem. L'ambassade américaine, provisoirement installée dans les locaux de l'ancien consulat américain, s'ouvrira sans la présence de Trump qui a délégué sa fille Ivanka et l'époux de celle-ci Jared Kushner, grand financier de l'implantation des colonies juives dans les territoires palestiniens occupés.