Après quelques années de répit, le piratage des contenus audiovisuels repart à la hausse, selon une étude de la société Sandvine, spécialisée dans les équipements des réseaux. En plus du piratage des matchs ce sont le cinéma et les séries qui sont le plus touchés par ce phénomène. Selon cette étude, il semblerait que les accords d'exclusivité des contenus (cinéma, séries, sports, etc.) poussent des abonnés à rechercher les contenus que leurs opérateurs ne peuvent pas leur proposer. Ils se tournent principalement vers les services de streaming illégaux. Parmi les autres informations intéressantes de cette étude, l'on apprend par exemple que la vidéo représente désormais 58% du trafic global d'Internet, et Netflix représente à lui seul 15% de ce pourcentage. Le partage de fichiers utilisant le protocole BitTorrent repart également à la hausse. Il représente 3% de la globalité des téléchargements par Internet. BitTorrent est toutefois également utilisé à des fins légales par de nombreux services. En Europe, et notamment en France, les accords d'exclusivité signés pour les grandes compétitions sportives posent un nouveau problème aux fans de sport. En effet, un fan de football devra s'abonner à plusieurs services pour pouvoir suivre les différents championnats, et la facture mensuelle grimpe au-delà des 60 euros pour un fan du ballon rond qui s'abonnerait à toutes les offres. Nombre d'entre eux se tournent vers le piratage et les offres de streaming illégales pour voir les compétitions que leur opérateur ne propose pas. Le piratage audiovisuel a coûté en 2017 près de 1,8 milliard d'euros en France, selon une étude du cabinet EY avec le soutien de l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa). Toutefois, le piratage a tendance à baisser. En effet, pour la première fois depuis longtemps, les chiffres connaissent une réduction, et non des moindres puisqu'il y a 8% de personnes en moins qui ont piraté en 2017, par rapport à 2016. Avec ses 35%, le streaming est la méthode de piratage la plus utilisée. L'industrie du cinéma reste la grande victime du piratage, devant les séries TV. Les films français les plus piratés de l'année 2017 ont été Ma famille t'adore déjà (Jérôme Commandeur, Alan Corno, 2016), Papa ou maman 2 (Martin Bourboulon, 2016), Raid dingue (Dany Boon, 2016) et Valérian (Luc Besson, 2017). La série mythique A Game of Thrones a conservé en 2017 son triste record de série TV la plus piratée au monde, et en France. Si les plates-formes de vidéo à la demande par abonnement, comme Netflix, contribuent à faire baisser le piratage, le sport a connu une hausse de consultation illégale, alors que les droits de retransmission ne cessent de coûter toujours plus cher aux opérateurs. [email protected]