«Je félicite le Gouvernement algérien pour sa disponibilité à aider le Mali et coopérer avec lui pour le développement des zones frontalières» a déclaré Sogoba Ladji, directeur des frontières de l'Administration territoriale et de la Décentralisation du Mali. La sécurisation des frontières est une condition sine qua non pour assurer la stabilité du pays. L'Algérie s'y attèlle depuis son accession à l'indépendance. La question s'est exacerbée avec l'apparition du terrorisme et de tous les fléaux qu'il charrie: le grand banditisme, le trafic de drogue, les kidnappings... La question de l'immigration clandestine est venue se greffer à ces phénomènes qui en définitive s'imbriquent les uns aux autres pour transformer les zones frontalières en terrain de prédilection pour les trafiquants en tous genres qui ont fait de la misère des uns, les populations qui peuplent ces régions, un business qui draine des sommes d'argent colossales. Une source de financement pour les groupes islamistes armés (Daesh, Aqmi...) qui ont pour projet de déstabiliser la région (Maghreb et Sahel). Une aire géographique partagée par plusieurs pays en crise comme la Lybie ou sur le chemin de la reconstruction à l'instar du Mali et qui ont des frontières en partage avec l'Algérie. La stabilité du Mali, et de ses autres voisins immédiats: la Tunisie, la Lybie, le Niger..., fait partie intégrante de l'action sécuritaire de l'Algérie. Elle y veille comme elle l'aurait fait pour elle-même. Pour son propre territoire. Cela ne peut être autrement. En plus d'une frontière qu'ils ont en partage, ils entretiennent des relations séculaires exceptionnelles. Lorsque le Mali est en proie à des troubles qui menacent son intégrité, il peut donc compter sur l'Algérie, qui ne dort que d'un oeil lorsque la paix est menacée chez ses voisins. Et sur ce plan elle ne fait pas les choses à moitié. Sur le plan militaire elle continue de mener une lutte sans merci contre les poches terroristes, mais sans développement des zones qu'elles écument, cela ne peut être que partie remise. La misère sociale constitue le terreau des groupes islamistes armés qui terrorisent des populations fragilisées. L'action de l'Algérie se situe dans cette perspective: celle de couper l'herbe sous les pieds du terrorisme. Fixer les populations, diminuer les flux migratoires, en leur offrant des conditions économiques favorables à l'émergence d'un cadre de vie de qualité. Le Mali a réagi à ce défi primordial pour la stabilité de la région. «Je félicite le Gouvernement algérien pour sa disponibilité à aider le Mali et coopérer avec lui pour le développement des zones frontalières», a déclaré, samedi, Sogoba Ladji dans son intervention lors de la rencontre nationale sur l'aménagement et le développement des zones frontalières, exhortant en même temps les deux pays à «aller dans le sens de l'approfondissement de leur coopération». Ce rendez-vous organisé par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a offert une tribune au responsable malien pour souligner l'importance du Comité bilatéral frontalier algéro-malien. Quel est son objectif? «Ce Comité permet de traiter un nombre de questions, notamment celles liées à la libre circulation des personnes ainsi que les questions d'ordre sécuritaire, d'échanges transfrontalier, commercial et culturel», a indiqué Sogoba Ladji qui a mis en exergue «la forte disponibilité de l'Algérie à appuyer la partie nord du Mali en ce qui concerne un certain nombre d'infrastructures».