Apes Theater est un nouvel opus qui lui a demandé 2 ans de recherche et de préparation entre Damas, ParisNew York et Alger.. Après le succès de son premier album Paradoxical Project, l'artiste jazzman Anis Benhalak vient d'achever son deuxième album Apes Theater (Le théâtre des singes). Un opus qui lui a demandé 2 ans de recherche et de préparation entre Damas, Paris, New York et Alger. Un album dans lequel artiste avoue «revisiter la musique arabo-andalouse, mais en jazz». Aussi, reprend-il le morceau «Elboulbol» en le rebaptisant «Pycnonotus» «qui veut dire la même chose, vu que cette chanson n'a pas vraiment de titre». En prévision de la sortie de son album qui aura lieu le 30 novembre prochain à Paris, l'artiste confie dans un communiqué de presse: «On s'interroge parfois: comment recréer la musique? Comment trouver, inventer des sonorités nouvelles? Comment surprendre et se faire surprendre? Comment rencontrer l'Autre pour se rencontrer soi-même? Où trouver le merveilleux, le sublime?» Un nouveau voyage entre l'Orient et l'Occident comme il a le secret du mélange harmonieux. «Une exploration musicale» nous dit-on «proche du mystique» avec des pièces chantées en Ladino, en arabe et en tamazight. «Apes Theater est une quête musicale, un album sobre et envoûtant, surprenant et atypique, sa passion l'a poussé non seulement à chercher, trouver, mais surtout à créer un nouveau jazz, un jazz qu'on pourrait qualifier de jazz-andalou, on y retrouve tant d'influences et d'univers, du jazz en passant par l'andalou, le chaâbi, le rock, le classique et même la Pop si on tend bien l'oreille. Avec une énergie rock, des harmonies jazz, et des mélodies orientales, cet album reste très sensible et aérien, beaucoup plus acoustique que le précédent et encore plus moderne par sa distribution et ses arrangements.» Enregistré au studio Meudon à Paris et mixé à New York par Dave Darlignton au Bass Hit Studio (Sting, George Benson, Wayne Shorter, Ron Carter...) Apes Theater est un album intemporel qui parle, ajoute-t-on «une langue commune à tous, une passerelle entre toutes les cultures et les traditions». Le titre de l'album nous l'avons compris est un clin d'oeil aux intention de l'artiste qui fait de cet album une satire du monde contemporain. Ainsi, le son de la guitare s' élève contre les barques de fortune des migrants et des tanks des soldats et autres détresses, des gens pour conjurer le sort de notre humanité et inviter à la paix et à la rencontre. Ont joué sur cet album-ou découvre-t-on au back line- ainsi, le chef Anis Benhalak à la guitare bien sûr, mais aussi au Glissentar, au chant, aux percussions et enfin au oud, aussi le célèbre Karim Ziad à la batterie pour la seconde fois, Grégory Privat au piano, Chris Jennings à la contrebasse, la magnfique Kawthar Meziti au Chant, Damien Hennicker au Saxophone, Adel Khababa aux percussions, mais également Youba Adjrad au chant et enfin Smail Benhouhou qu' on ne présente plus, au piano et Rhodes. L'album s'ouvre avec Majnoun Leila, hommage à ce patrimoine bien connu de notre terroir algérien et plus largement au Maghreb. Un morceau bien suave. Parmi les autres titres on découvre Breakfast in Damascus décliné entre jazz et blues, est un morceau apaisant sur lequel on devine une voix féminine au choeur. Un morceau qui commence tout en douceur pour voir son rythme monter crescendo. Dans un style plutôt latin est Ir Me Quiero, c'est une bluette sentimentale interprétée toujours par cette voix féminine dans la langue italienne. Un morceau des plus aériens, qui parle à l'âme humaine. Deux morceaux et un exemple patent de la riche et diverse palette musicale de cet album qui nous invite vraiment à un voyage sensoriel hors du temps et de l'espace. Plutôt à savourer de la belle musique qui a pris le temps de mûrir et de se consolider sur plusieurs rives du monde. Et cela s'entend admirablement. Au-delà des frontières et des cultures rencontrées, l'artiste Anis Benhalak a su créer un travail fantastique, hautement coloré entre son, voix, couleur rythmique et harmonie. Un vrai cocktail Molotov pour les sens car on y décèle de la belle émotion. N'est-ce pas là le secret parlant de la musique? Il est en effet le cas aussi dans ces autres morceaux tels Belaradj, mais aussi El Eldjazair, Insomnia, Midnigt Barbes, Usfan ou encore The Blind Monkey. Que de belles sensations musicales. A savourer intensément. Gageons qu'un éditeur algérien de qualité saura écouter de bonne oreille cet album pour le faire distribuer en Algérie...