Le ministère de l'Agriculture est décidé plus que jamais à lutter contre les affaires de corruption et de détournement de fonds dans le secteur. Le département de Saïd Barkat, en collaboration avec les chambres d'agriculture des wilayas ainsi que les services de police, renforcent de plus en plus le contrôle sur les projets à vocation agricole, financés par les fonds agricoles. D'ailleurs, un exploitant agricole exerçant dans la localité de Sidi Lahcène, dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, a été mis sous mandat de dépôt pour détournement d'un investissement d'une valeur de 390 millions de DA rapporte l'APS. L'enquête diligentée par les services de police, a révélé que le prévenu, mettant à profit le dispositif du Fonds national de régulation et de développement agricole (Fnrda), avait contracté des prêts bancaires destinés initialement à la plantation d'oliviers sur une superficie de 14 hectares, ainsi qu'à la réalisation d'une huilerie et d'une conserverie. Les vérifications d'usage entreprises pour s'enquérir de l'utilisation des crédits ont révélé que les projets pour lesquels le mis en cause avait obtenu les prêts bancaires, n'étaient qu'un stratagème dans la mesure, où l'huilerie, la conserverie et l'oliveraie existaient déjà. En contractant les prêts bancaires, l'exploitant agricole avait hypothéqué une flotte de 34 camions dont l'existence s'est révélée, par ailleurs, purement fictive. A ce propos, le chargé de communication du ministère de l'Agriculture dira que ce cas prouve que les responsables redoublent d'efforts dans le contrôle et le suivi des promoteurs. Malgré cela, le secteur de l'agriculture, comme d'autres, n'est pas épargné par les scandales et la corruption. Certaines wilayas ont enregistré toutefois des affaires de corruption dans ce secteur. A l'exemple de Mascara où pas moins de 220 personnes ont été accusées, au mois d'avril de l'année en cours, de “détournement de fonds publics destinés au soutien à l'agriculture. Les 220 accusés ont comparu à la barre où sont convoqués 72 témoins dont des représentants de la direction des services agricoles, de la Caisse régionale de la mutualité agricole (Crma), des fournisseurs en matériel et équipements agricoles, des entrepreneurs ainsi que des représentants de certains bureaux d'études. Outre le détournement de fonds agricoles, le secteur connaît le problème du foncier agricole. Des détournements qui ont touché depuis 1962 une superficie de 160.000 hectares. Pour mettre fin à ce phénomène, une loi sur l'orientation agricole a été adoptée. Depuis, des poursuites judiciaires ont été engagées contre certaines personnes. Les éléments du groupement de la Gendarmerie nationale de la capitale ont mis la main, au mois d'avril, sur plus de 1100 actes frauduleux d'attribution de terres agricoles. Notons que le secteur de l'agriculture est aujourd'hui au centre de grands défis pour notre pays qui ambitionne légitimement d'assurer son autosuffisance alimentaire et d'exporter, pourquoi pas, certains de ses produits agricoles qui restent très prisés sur le marché mondial.