La situation des enseignants contractuels, au niveau de la wilaya de Béjaïa, est inextricable ou plutôt un fait inédit. Pour preuve, des contractuels, quelque 89 enseignants du 1er, 2eme et 3e paliers, ayant exercé pendant quatre ans, voire six ans pour certains, se trouvent actuellement au chômage. Pire, après les avoir conviés au concours de Pcef (professeur certifié d'enseignement fondamental) du 11 septembre dernier, «la veille on a reçu des décisions signifiant le rejet pur et simple de nos dossiers », nous déclare-t-on. Par ailleurs, ces derniers fort interloqués par cette manière de travailler ont tenu à passer leur concours même si c'est pour la forme. Seulement en agissant ainsi, la Direction de l'éducation de Béjaïa n'a fait qu'appliquer la loi de l'année 2000 qui stipule entre autres de favoriser les diplômés de licences d'enseignement ou des licenciés spécialisés (ENS - DES), nous a-t-on expliqué et d'ajouter: «Pour ce qui est des autres diplômes tels que la sociologie, le droit, les sciences politiques, le journalisme, l'archéologie...sont, de ce fait, exclus ». Toutefois, la question lancinante et qui semble sans réponse est pourquoi a-t-on attendu tout ce temps, cinq années pour faire sortir cette loi, pourquoi des diplômes similaires ont été acceptés dans des concours précédents et dont leurs détenteurs sont actuellement titulaires? Cela pour dire qu'aucune loi ne peut arrêter un employé après une année, voire des années d'exercice sans motif valable. Plus grave encore, accusent ces enseignants qui se disent «lésés» : «Comment se fait-il qu'on a validé nos candidatures au dit concours du 11/09/2005, pour ensuite procéder au rejet de nos dossiers après deux semaines environ de leur dépôt », ne cessent-ils de clamer, tout en revendiquant la reconduction de tous les contractuels dans leur poste. Cependant, après des pourparlers engagés avec le directeur de l'éducation, ce dernier leur a proposé la transformation de leur statut de professeurs certifiés d'enseignement fondamental (Pcef) en maîtres d'enseignement fondamental (MEF) pour intégrer des postes au niveau du primaire. Seulement là encore, ces promesses ne tiennent pas debout, puisque selon les dires de ces enseignants protestataires, de nouveaux licenciés de l'Ecole nationale supérieure et autres diplômés spécialisés ont déjà eu leur affectation et exercent dans différentes écoles. Par conséquent, cette promesse n'est pas réalisable, du moins pour tous ces contractuels mis au chômage, ne manque-t-on pas de signaler. Cela sans omettre que ces contractuels n'ont pas perçu leurs salaires depuis une année.