Ahmad Ahmad, président de la CAF Décidément, la dernière décision de la CAF de retirer la CAN-2019 au Cameroun, tout en donnant du temps aux Camerounais de se préparer pour l'édition d'après et repousser celle de la Cote d'Ivoire à 2023, a eu un véritable effet domino! Et c'est ce qui se passe lorsqu'on n'applique pas les règlements à la lettre, et ce, quelle que soit la (ou les) cause (s). Explications En décidant le retrait de la CAN-2019 au Cameroun, à moins d'une année de sa tenue, la CAF a commis deux infractions à ses propres règlements. La première est d'avoir reporté la candidature du Cameroun à la place de celle de la Côte d'Ivoire et repousser en même temps la date de cette dernière. Et point remarquable, le comité exécutif et le président de l'Instance continentale n'ont pipé mot sur l'édition que devrait organiser la Guinée en 2023! Si le Cameroun irait au TAS, il obtiendrait gain de cause si la politique ne rentre pas sur le «terrain». Mais là, il faut bien le noter, le Cameroun a, certes, menacé de recourir au TAS, mais il a fini par changer d'avis... La deuxième infraction est que la CAF devrait, donc, sanctionner le Cameroun et suspendre sa sélection nationale. Ce qui veut dire qu'en principe, la sélection des Lions indomptables ne devrait même pas poursuivre les qualifications actuelles, elle qui n'a besoin que d'un point lors de son dernier match en mars prochain pour assurer sa qualification, surtout qu'elle n'est plus organisatrice. L'application de l'article 92 Cet état de fait a bien poussé les Comores, qui figurent dans le même groupe éliminatoire, à demander la disqualification des Lions indomptables. Pour le moment, la CAF n'a, par exemple, apporté aucune précision sur la situation du groupe B des éliminatoires, celui où figure le Cameroun. Dans ce groupe, le Maroc est déjà qualifié, à l'inverse des Lions Indomptables qui ont perdu leur statut de qualifié d'office, ce qui laisse encore un petit espoir aux Comores qui se positionnent au troisième rang, de valider leur billet. Ainsi, les Coelacanthes réclament à la CAF d'appliquer le règlement à la lettre et de disqualifier le Cameroun! «J'ai eu mon président ce matin. Il a envoyé un courrier à la CAF pour demander des éclaircissements», a indiqué le manager général de la sélection comorienne, Saâdi Ben Amir, jeudi dernier sur les ondes de RFI. «Nous demandons l'application du règlement, et plus précisément l'article 92, qui veut qu'un pays qui se voit retirer l'organisation de la CAN ne participe pas à l'édition en question», a-t-il dit. En effet, l'article 92 stipule ainsi que «si une association qui a obtenu l'organisation du tournoi final de la coupe d'Afrique des nations se désiste ou se fait retirer l'organisation et que le retrait est notifié moins d'un an avant le coup d'envoi de la compétition, il y aura une amende de cinq cent mille (500.000) dollars US et suspension à la prochaine édition de la CAN de son équipe nationale A, sans tenir compte de l'édition concernée». Les explications de Constant Omari Le deuxième vice-président de la Confédération africaine de football et président de la Fédération congolaise de football (Fecofa), Constant Omari, a livré les motifs et causes de la non-application des règlements lors d'une interview à Radio Foot Internationale. Le Cameroun ne sera pas disqualifié des éliminatoires de la CAN 2019, malgré l'article 92 du règlement de la compétition. Les Camerounais joueront donc leur place en phase finale face aux Comores au mois de mars prochain. «Ce n'est pas un tour de passe-passe. Qui peut le plus peut le moins. Le règlement a été adopté par le Comité exécutif et c'est lui qui l'applique, a justifié Constant Omari. On n'a pas appliqué le volet sanction parce qu'on a tenu compte de certains facteurs. Il y un pays qui mobilise des moyens colossaux. Mais malheureusement, il y a des aléas liés à l'état d'avancement des chantiers. Donc, on ne va pas le punir deux fois. [...] Au jour d'aujourd'hui, le Cameroun est qualifié. [...] Si les Comores gagnent, le résultat va jouer. [...] Le Cameroun n'est pas exclu. [...] Ils doivent se qualifier sur le terrain.» Le décalage des Ivoiriens Le président de la CAF, Ahmad Ahmad, avait indiqué que les Ivoiriens ne seraient pas prêts dans deux ans et demi pour organiser la CAN-2021. Mais les Ivoiriens assurent qu'ils seront prêts. Face à cette situation, Constant Omari a argué: «Vous parlez à un ingénieur spécialisé. Un stade ne se construit pas en deux ans, ne nous leurrons pas! Allez en Côte d'Ivoire aujourd'hui et vérifiez à quel niveau d'avancement sont les travaux du grand stade [d'Epimbé, Ndlr]. [...] Concernant les hôtels et le cahier des charges de la CAF, cette dernière refuse les motels et autres villas. Il faut des hôtels. L'infrastructure routière, elle, ne fait pas défaut en Côte d'Ivoire. Mais il y a des choses sur lesquelles ils sont en retard. [...].» Là, il faut rappeler que le président de la CAF a reconnu cette erreur et s'est même déclaré être prêt à affronter les Camerounais au TAS. Ce qui ne se ferait pas bien sûr puisque le «compromis» arrange les responsables des Lions indomptables. Le cas de la CAN-2023 en Guinée Le président de la CAF n'a pipé mot sur la CAN-2023, devant être organisée par la Guinée. Et le mystère de ce mutisme vient d'être percé grâce à l'intervention de Omari: «Nous avons demandé à notre secrétariat général de nous ressortir le dossier [de candidature pour l'organisation de la CAN] de la Guinée, a indiqué le patron de la Fédération congolaise. Nous attendons qu'ils le sortent... Nous ne voulons pas revenir sur le mode par lequel cette CAN [2023] a été attribuée à la Guinée.» Il a ajouté, mystérieux: «Dans les archives, ce dossier n'existe pas. Il y a eu une attribution. Mais le dossier n'existe pas. Nous avons demandé au secrétariat de nous sortir le dossier de fond.» Une autre affaire donc à suivre d'autant que ce qui est étranger, c'est que les responsables guinéens n'ont jusque-là pas du tout réagi?!... Qui organisera la CAN-2019? A cette question, la réponse est simple: pour le moment le Congo-Brazzaville a présenté sa candidature à l'organisation de la coupe d'Afrique des nations 2019, a assuré le deuxième vice-président de la Confédération africaine de football, Omari. Le Maroc ou l'Afrique du Sud sont également bien positionnés pour reprendre l'organisation de la CAN-2019. Mais rien d'officiel n'est venu de la part des responsables des deux pays. Les fédérations intéressées par l'organisation de la phase finale de la coupe d'Afrique des nations CAN-2019 devront soumettre leur dossier de candidature à la CAF au plus tard le vendredi 14 décembre 2018 à minuit (heure du Caire), a annoncé l'instance africaine. A partir du 15 décembre 2018, la CAF annoncera la liste des candidatures présélectionnées avant d'annoncer officiellement l'organisateur d'ici au début du mois de janvier 2019, au plus tard.