Plus d'une vingtaine de villes sont entrées dans des émeutes sans précédent. Après huit jours d'émeutes, le gouvernement De Villepin tente de ramener le calme en multipliant les promesses de jours meilleurs pour les habitants des quartiers défavorisés issus principalement de l'immigration. Ainsi conscient de la gravité de la situation, de Villepin a annoncé la mise en place, au courant de ce mois d'un plan d'action pour les banlieues pour atténuer la crise et le marasme social. Est-ce suffisant pour arrêter la vague de violence qui fait tache d'huile à travers l'hexagone? Rien n'est moins sûr. D'autant plus que les émeutes ont fait tache d'huile et se sont étendues à plusieurs autres villes et provinces françaises. Plus d'une vingtaine de villes où sont implantés les quartiers pauvres sont entrées à leur tour ces dernières quarante-huit heures dans des émeutes sans précédent. A Toulouse, Midi-Pyrénées, Bretagne, Haute-Normandie, Picardie, pays de la Loire, notamment à Nantes, Val d'Oise, Hauts-de-Seine, Yvelines, la Courneuve, et la Picardie... les mêmes scènes de violence sont enregistrées. Rien n'est épargné. Véhicules, magasins, parkings, édifices publics et privés sont systématiquement pris pour cible et incendiés. Les autorités françaises ont enregistré sept millions d'euros de dégâts rien qu'à Seine-Saint-Denis. Au total, depuis le 27 octobre dernier, près de 1500 véhicules ont été incendiés et environ 250 personnes interpellées, selon la police qui a mobilisé des milliers d'hommes. La gauche française, qui estime que les violences atteignaient des proportions gravissimes, exige la tête de Sarkozy en réclamant sa démission. Cela au moment où plusieurs pays, notamment la Russie et la Finlande, ont recommandé à leurs ressortissants de ne pas se rendre dans les banlieues parisiennes. Pis, les médias américains évoquent tout simplement le risque de guerre civile et conseillent pareillement de ne pas se déplacer dans les zones sensibles. A ce sujet, au cours d'un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M.Jean-Baptiste Mattei, qui reconnaît qu'il s'agit d'incidents très sérieux qui doivent être pris comme tel, a affirmé que la situation est loin d'être aussi grave que pourraient le laisser penser certains médias étrangers. D'après lui, la presse, notamment européenne, exagère en employant les termes de «guerre», «guérilla urbaine», «climat de désespoir», «haine», etc. Les médias français, quant à eux, parce qu'il s'agit, cette fois-ci, de leur propre pays, sont confrontés à un véritable dilemme. Comment informer et ne pas ajouter de l'huile sur le feu. Nombre de chaînes de télévision par exemple ont décidé de ne montrer que le «strict minimum» au téléspectateur. Cependant, il y a lieu de signaler qu'un mouvement appelé les «déçus de la gauche» a fait son apparition, hier, sur Internet. En effet, ce «mouvement», méconnu jusqu'ici, propose de s'unir contre la politique du «tout-sécuritaire» de Nicolas Sarkozy et appelle tous les Français à soutenir Dominique de Villepin dans sa quête de redorer son blason à la France. «Les déçus de la gauche veulent s'unir pour soutenir la candidature de Dominique de Villepin à la présidentielle, en espérant qu'il se présentera bien sûr... mais il est évident que tous ceux qui désirent se joindre à nous, quelle que soit leur étiquette, sont les bienvenus...», lit-on dans le communiqué diffusé sur Internet.