L'Algérie a débloqué 80 millions de dollars durant la dernière décennie pour la mise en place du système de filtrage au niveau des différentes cimenteries réparties à travers le pays. Des améliorations notables au plan de la protection de l'environnement ont été apportées, «lesquelles ont donné des résultats remarquables», a annoncé M.Cherif Rahmani, le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Ce dernier a fait savoir devant les participants au 5e Congrès international sur la protection de l'environnement dans les industries des ciments et des matériaux de construction, qui se tient en Sheraton, que notre pays contrôle la situation. Le risque de pollution émanant des cimenteries est réduit à une échelle inférieure «grâce, note-t-il, au programme d'appui à ce secteur» A cet effet, le ministre a rappelé opportunément la loi relative au développement durable qui fait de la lutte antipollution une priorité absolue, «notre pays a réalisé une rupture avec les anciens modes de gestion en optant pour une approche de partenariat avec les concernés». Citant les mises à niveau «réussies» des cimenteries de Raïs Hamidou, Sour El Ghozlane et Chlef, dotées d'un appoint d'équipement et d'un appoint technique leur permettant d'atteindre le niveau requis. Parallèlement à cela, les autorités ont opté pour une gestion plus ferme de ce dossier, M.Rahmani évoque le cas de la cimenterie de Meftah, qui a fait l'objet de plusieurs plaintes, fermée pendant 15 jours, suite aux contrôles effectués par les services du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, et où il a été constaté un certain nombre de valeurs limite quant aux émanations de poussières générées, dépassant les normes admises en la matière. Ces mesures de redressement, auront des retombées directes sur la production du secteur. Les cimenteries algériennes ne produisent aujourd'hui que 11 millions de tonnes chaque année. La demande, elle, est de 15 millions. L'on rappelle qu'en Algérie, il y a 12 cimenteries publiques et une privée, appartenant à Orascom. Les 12 réunies ont une capacité théorique de 13 millions de tonnes. L'opérateur privé égyptien a introduit à lui tout seul 4 millions de tonnes sur le marché algérien. De son côté, le ministre de l'Industrie, M.Mahmoud Khoudri, présent à cette rencontre, a souligné qu'il est de l'intérêt de l'industrie du ciment à devenir plus «verte» et à s'inscrire dans une démarche de développement durable. Plusieurs stratégies peuvent être retenues, comme «l'élaboration d'une politique environnementale de type ISO 14 dans la mesure où elle permet de réduire l'impact environnemental dans le processus de fabrication».