L'envoyé spécial de l'Onu pour le Sahara occidental La seconde table ronde sur le Sahara occidental que les médias marocains annonçaient comme compromise devrait se tenir le mois prochain en Suisse. L'envoyé spécial de l'Onu pour le Sahara occidental est décidé à honorer son agenda. Il tient à relancer des négociations directes entre Marocains et Sahraouis dans l'impasse depuis sept ans. Cela donne un aperçu de la complexité de la mission qui attend le représentant personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies qui espère sortir des pourparlers au point mort. Nommé en janvier 2009, son prédécesseur, Christopher Ross, avait réussi à organiser neuf rounds de discussions informelles dont le dernier s'est tenu entre le 11 et le 13 mars 2012 aux Etats-Unis, à Greentree, Long Island, près de New York. Sans progrès notoire. Les choses ont donné l'impression de vouloir bouger après l'organisation d'une première table ronde qui s'était tenue les 4 et 5 décembre 2018 à Genève avec la promesse de voir un autre rendez-vous du même type le mois prochain. Les médias du royaume l'ont annoncé comme sérieusement compromis. Il existe «de fortes chances que la tournée de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies n'ait pas lieu. En revanche, il ne pourrait convier que séparément des représentants du Maroc et du Polisario à des rencontres à Berlin vers la fin de ce mois» avait écrit sur son site Yabiladi qui s'était appuyé sur des révélations tenues d'une source proche du dossier. Cette seconde table ronde devrait finalement se tenir le mois prochain en Suisse. L'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, et le Front Polisario devraient se rencontrer début mars à Berlin (Allemagne) en prévision de la deuxième table ronde qui va se tenir en Suisse le mois prochain ont fait savoir lundi d'autres sources proches du dossier. Vraisemblablement plus fiables. Ce qui vient contredire l'information livrée par le journal marocain. La mission de l'ex-président allemand ne sera cependant pas de tout repos même si dans son entourage l'on affiche un optimisme qui ne se dément pas. «L'émissaire onusien dispose d'un large soutien au Conseil de sécurité pour mettre en oeuvre des mesures de confiance portant entre autres sur le déminage et réunion des familles séparées», a révélé l'ambassadeur allemand à l'ONU, Christoph Heusgen. Les obstacles à surmonter sont pourtant immenses pour faire démarrer un processus de paix à la peine et miné par les déclarations de responsables marocains qui confirment que le royaume ne cédera pas un pouce des territoires sahraouis annexés en 1975. «L'autonomie proposée par Rabat était tout ce qui peut être proposé pour le règlement du conflit au Sahara occidental» a récemment affirmé Omar Hilale, ambassadeur marocain auprès des Nations unies. L'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental aura surtout à composer avec un souverain marocain qui nie au peuple sahraoui tout droit à l'autodétermination. «Aucun règlement de l'affaire du Sahara n'est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l'Initiative d'autonomie...», avait déclaré Mohammed VI lors de son discours prononcé le 6 novembre 2017 à l'occasion de la célébration du 42ème anniversaire de l'annexion du Sahara occidental. Un «mur» que pourraient battre en brèche les Etats-Unis qui ont repris le dossier en main. Les Américains, porte-plume de la dernière résolution qui a prorogé le mandat de la Minurso de six mois, ont souligné qu'il ne pouvait plus y avoir de statut au Sahara occidental et que les parties au conflit doivent rester attachés aux négociations jusqu'à l'aboutissement du processus politique. Le Conseil de sécurité devrait apporter son «soutien à l'envoyé personnel Kohler dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental» avait déclaré l'ambassadeur US adjoint auprès de l'ONU, Jonathan Cohen. L'histoire fera le reste...