«Prenons ce qui est arrivé en Nouvelle-Zélande pour ce que c'est -un mal terrible, un acte tragique- et cherchons pourquoi ces choses deviennent courantes dans le monde. Est-ce que c'est Donald Trump? Absolument pas», a affirmé Mick Mulvaney, directeur de cabinet de la Maison-Blanche. Le monde unanime a condamné, avec une réelle émotion, la tragédie qui a affecté la communauté musulmane en Nouvelle-Zélande où un terroriste imbibé des théories de la suprématie blanche a tiré sur les fidèles de deux mosquées, faisant un véritable carnage puisqu'on dénombre, à ce jour, 50 morts dont de nombreux enfants et des femmes. Tout le monde, pays occidentaux compris même si la vague populiste grandit d'année en année, avec son lot de racisme ordinaire et de violences à peine contrariées par la dénonciation systématique de l'antisémitisme. Mais pas Donald Trump! Le président américain est un chaud partisan de cette mouvance des suprématistes dont le dogme fondamental est précisément le racisme exacerbé et la violence à peine masquée contre les minorités et tout particulièrement la minorité musulmane. A chaque fois que les Etats-Unis ont connu des tueries et que s'est posée, sans parvenir à s'imposer, la question des armes à feu, Donald Trump a pris soin d'évacuer le débat. C'est ainsi qu'il a, aussi et surtout, refusé de condamner les auteurs d'attaques racistes parce qu'ils se revendiquent de cette doctrine. Voilà pourquoi, dimanche dernier, des élues musulmanes sont montées au créneau pour dénoncer «le silence» du président Donald Trump, alors même qu'un débat houleux sur la religion et l'intolérance secoue le pays. Ce n'est pas par hasard que le chef de cabinet de la Maison-Blanche Mick Mulvaney a exclu, sur la chaine attitrée Fox News, tout lien de cause à effet entre la rhétorique anti- immigration de Donald Trump et la propagande raciste du meurtrier de Christchurch, diffusant sur les réseaux sociaux les images de son horrible forfait avec une délectation morbide. «Le président n'est pas un suprématiste blanc», a argumenté M. Mulvaney sur Fox News. «Prenons ce qui est arrivé en Nouvelle-Zélande pour ce que c'est -un mal terrible, un acte tragique- et cherchons pourquoi ces choses deviennent courantes dans le monde. Est-ce que c'est Donald Trump? Absolument pas», a-t-il affirmé. Il répondait indirectement à l'élue démocrate Rashida Tlaib, l'une des deux musulmanes entrées au Congrès, qui regrettait l'absence de condamnation forte des groupuscules racistes par le président des Etats-Unis. «Nous l'avons fait pour le terrorisme à l'étranger», a-t-elle déclaré. «Nous devons le faire pour le terrorisme chez nous, contre la propagande de la suprématie blanche qui gagne quotidiennement du terrain alors que nous restons silencieux.» Donald Trump a cependant condamné vendredi «les événements horribles» de Christchurch, Mais tout en soulignant que l'idéologie d'une supériorité blanche dans le monde ne constitue pas une menace «répandue». «Je pense qu'il s'agit d'un petit groupe de personnes qui ont de gros, gros problèmes», a relativisé le milliardaire américain. C'était faire abstraction du fait que le tueur de Christchurch avait fait référence à un certain Donald Trump, qualifié de «symbole de l'identité blanche renouvelée et d'un but commun». C'est ce qui a fait réagir sur Twitter de nombreux Américains parmi lesquels la sénatrice démocrate et candidate à la présidentielle de 2020 Kisten Gillibrand qui écrit que «de façon répétée, ce président soutient et encourage les suprématistes blancs -et au lieu de condamner les terroristes racistes, il les couvre. Ce n'est ni normal ni acceptable». Lors des affrontements entre néonazis et antiracistes à Charlottesville, en août 2017, Trump avait renvoyé dos à dos les deux camps, affirmant qu'ils avaient l'un comme l'autre «des gens bien» et le tollé soulevé à travers les Etats-Unis ne l'a pas ému le moins du monde. Cette fois, il ne rompt le silence que pour signer et persister sur Twitter, bien sûr, en soutenant la commentatrice raciste et conservatrice de Fox News Jeanine Pirro qui mettait en doute la loyauté de l'élue démocrate Ilhan Omar envers la Constitution: «Les démocrates de la gauche radicale, travaillant en étroite relation avec leur partenaire adoré, les médias Fake News, utilisent tous les tours du manuel pour FAIRE TAIRE la majorité dans notre pays» s'est indigné Donald Trump!...