Le comité des retraités de l'éducation nationale compte aller plus loin dans ses actions. Scandalisé par la décision de la tutelle, le président de la Fédération nationale des travailleurs retraités, M.Abdelmadjid Azzi estime que le ministre de l'Education n'a pas respecté ses engagements vis-à-vis des retraités de l'éducation occupant des logements de fonction ou d'astreinte. «S'agissant du projet d'assainissement de ces logements, la tutelle a procédé à l'envoi de mises en demeure, alors qu'auparavant elle a promis que cette opération ne concernera que les collègues ayant les moyens de se reloger ou ayant déjà bénéficié d'un logement par les services de l'éducation», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de l'Ugta. Il menace de recourir à une action de contestation si la tutelle n'arrête pas ses harcèlements. «On est en train de sensibiliser les gens afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics pour mettre fin à cette situation» explique M.Azzi qui ajoute: «Au lieu d'une reconnaissance, la tutelle opte pour la chasse aux retraités». Le comité des retraités de l'éducation nationale compte aller plus loin dans ses actions en installant des bureaux de coordination au niveau de chaque wilaya. «Ces bureaux nous serviront de relais pour sensibiliser la population quant à la gravité de la situation», explique de son côté le président du comité. Pour ce qui est du nombre de retraités destinataires des mises en demeure, l'intervenant se dit dans l'incapacité de le connaître du moment que la tutelle est restée obscure sur cette affaire. Revenant au «clou» de l'affaire, M.Azzi s'interroge sur le fait que le ministère n'a pas pris les dispositions nécessaires pour continuer à bénéficier de la part de la wilaya du quota de 10% de logements sociaux destinés comme le prévoit la réglementation, à reloger, les fonctionnaires en retraite occupant des logements d'astreinte et ce, depuis 1998. «Cette situation anarchique et conflictuelle incombe entièrement au ministère de l'Education, du fait de son total désengagement à prendre en charge le retraité ou à le maintenir dans les lieux occupés par certains depuis plus de 30 ans de carrière», martèle-il. Pourtant, rappelle Azzi, la circulaire n°548/95 du 10/12/1995 garantit le maintien du retraité en place et lieu surtout lorsqu'il ne possède pas de logement personnel. Ceci veut-il dire que la tutelle est en train de piétiner la loi. En tout cas, ces retraités restent convaincus qu'ils sont victimes d'un abus de pouvoir de la part de la tutelle. «Nous avons décrété une trêve sociale, nous demandons qu'elle soit réciproque en arrêtant tout harcèlement», conclut le président de la Fntr. Une lettre ouverte a été adressée, hier, au ministre de l'Education l'appelant à annuler officiellement les mises en demeure dont tous les retraités ont été destinataires, l'arrêt des poursuites judiciaires déjà introduites ainsi que le maintien dans les lieux de ceux qui occupent dûment et légalement leurs logements.