La Commission nationale des chauffeurs de taxi (Cnct) menace de recourir à une grève générale fin janvier 2006 si les pouvoirs publics ne prennent pas en charge ses revendications. L'annonce a été faite, hier, par le président de la Cnct, M.Hocine Aït Braham lors d'une conférence tenue à l'Ugcaa. Les doléances de la Commission concernent essentiellement le règlement du problème des impôts que «subissent» les taxieurs à l'échelle nationale. M.Aït Braham fait part de l'inquiétude de la corporation inhérente aux sommes colossales imposées par l'administration fiscale. «Nous sommes face à une situation catastrophique vis-à-vis des impôts parce que les services du fisc ne prélevaient pas d'impôts aux taxis. Aujourd'hui, on exige des chauffeurs de taxi le paiement des arriérés en impôts accumulés depuis 30 ans. Le cumul peut aller pour beaucoup jusqu'à 20 millions de centimes en plus des pénalités. Aussi, les taxieurs doivent s'acquitter dans leurs charges fiscales de taxes comme la TVA qui est très élevée», s'insurge-t-il. La Commission interpelle ainsi les autorités concernées, notamment la direction des impôts, pour trouver une solution au problème des dettes et des redevances qui «menacent l'avenir de cette corporation». Les chauffeurs de taxi au nombre de 150.000 à l'échelle nationale dont plus de 12.000 à Alger, s'acquittaient seulement de 960 dinars trimestriellement avant 1993. «Après cette date, les autorités le considèrent comme un commerçant et le jugent selon son chiffre d'affaires». Des lettres ont été envoyées par la Commission aux différentes parties concernées par ce dossier pour trouver des solutions effectives à ces problèmes qui durent, mais en vain. «Aucune réponse ne nous a été donnée», a lancé M.Aït Braham. Une commission technique devait, dit-il, se charger de ce dossier permettant un accord, «mais ses activités sont gelées depuis 3 ans». La Commission propose ainsi l'effacement entier de leurs dettes. La prolifération des sociétés de taxi, assurant aux travailleurs des salaires permanents et stables est l'autre point qui intrigue ladite commission. «Au lieu de débloquer les 8000 permis de place qui sont gelés depuis 1999 au niveau de la direction des transports d'Alger, on attribue des permis à ces taxis radio. Mais nous voyons que certaines sociétés ont cessé d'activer parce qu'il n'y a pas eu d'étude scientifique pour leur création». Un autre problème a été soulevé par le conférencier, celui de l'accès aux crédits bancaires. Il a tiré à boulets rouges sur les banques publiques qui «refusent de débloquer des prêts aux chauffeurs de taxi pour renouveler le parc vétuste, faisant référence à l'absence d'attestation prouvant le paiement des impôts relatifs à leur fonction». Face à cet état de fait, M.Aït Braham a exposé ce problème mais là rien n'a été fait à ce propos. «Il n'y a que Société Générale qui accepte de nous octroyer des prêts». Mme Sabah Bounouar, députée à l'APN et membre de la commission des finances qui était présente à la conférence, s'est personnellement engagée à intervenir auprès des banques pour régler cette question. «Si nous n'arrivons pas à trouver un compromis, nous interpellerons le ministre des Finances». Enfin, M.Aït Braham dénonce l'exclusion de son organisme dans l'élaboration du plan de circulation routière d'Alger. La Commission espère trouver une oreille attentive face à tous ces obstacles.