«Il ne faut pas perdre encore du temps pour lancer ce dialogue» Il estime qu'il ne faut pas perdre encore du temps pour lancer ce dialogue. LA prochaine élection séduit d'ores et déjà. L'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour vient de confirmer ouvertement son ambition pour le poste de premier magistrat du pays. Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Ahmed Benbitour a révélé son intention de se porter candidat. «Si les conditions sont favorables à une transparence et une compétition je serai candidat», a-t-il clairement affirmé sans ambages. Il a saisi l'occasion pour faire la promotion de son programme en étalant les principaux chapitres. «J'ai un programme pour sortir le pays de la crise et il faut un minimum de 5 ans», a-t-il dit tout en excluant toute volonté de conduire la période de transition. «Pour que les choses soient claires, personne ne m'a sollicité pour mener la période de transition», a-t-il tranché en vue de fermer la parenthèse. Le candidat malheureux à la présidentielle de 2014 compte tenter une autre fois sa chance. Il a appelé l'institution militaire à accompagner le processus électoral tout en laissant le dernier mot au peuple. «Ce n'est plus à vous d'installer un chef d'Etat, mais d'accompagner ce processus de changement de tel sorte à arriver à l'élection d'un président porté par le peuple», a-t-il martelé à l'adresse de l'institution militaire. Interrogé sur le dialogue auquel fait appel le pouvoir, l'ex-chef du gouvernement préfère parler de négociations. «Les tenants du pouvoir doivent comprendre lorsqu'ils parlent de dialogue, qu'il s'agit de négociations pour changer profondément le système et non pas de débattre des théories», a-t-il soutenu. Il explique que l'objectif final des négociations est de changer profondément le système de gouvernance comme le réclame le mouvement populaire. L'invité de la radio estime qu'il ne faut pas perdre encore du temps pour lancer ce dialogue en vue d'une sortie de crise. Ce dernier n'est pas favorable à une direction collégiale pour mener cette période de transition ou de dialogue. «La situation idéale est d'avoir un seul représentant pour mener à bon port le projet car nous avons eu l'expérience par le passé», a-t-il estimé. Pour lui, cette période qu'on peut appeler de report de l'élection ou de transition doit s'étaler sur une durée de 8 à 12 mois pour permettre de mettre en place un gouvernement de transition pour gérer les affaires du pays et un programme de communication important à l'adresse des citoyens ainsi réorganiser les 65.000 bureaux de vote. Au sujet de la révision de la Constitution, Benbitour préfère laisser ce chantier au nouveau président qui sera élu. «La Constitution doit être l'émanation d'un choix de la société et non pas des experts», a-t-il clarifié avant d'ajouter: «C'est au nouveau président qu'il faudrait engager un dialogue avec toutes les partis politiques pour trouver un projet de société et arriver à un accord avec la majorité autour». Tout en saluant le pacifisme du mouvement populaire qui est devenu un exemple dans le monde entier, Benbitour pense qu'il faut rompre avec le principe «Irouhou gaâ, partez tous». Revenant sur la situation économique du pays, cet expert en économie a averti sur les risques qui guettent le pays avec l'épuisement des réserves de changes d'ici deux ans. «Avec l'épuisement des réserves de changes nous n'aurons plus avec doit quoi payer les importations ce qui va créer des pénuries, lesquelles risquent de mener à la violence», a-t-il averti.