«Le scénario de Ould Abbès peut se reproduire avec cette campagne mains propres», selon un sénateur. Ce n'est plus une échappatoire. Le Parlement, avec ses deux chambres, n'est plus un havre de paix pour ceux qui traînent les casseroles. La levée officielle de l'immunité pour les deux ex-ministres, à savoir Saïd Barkat et Ould Abbès, suscite la panique chez les sénateurs. Ces derniers ont peur même de leur ombre. «C'est la peur au ventre, ceux qui cherchaient après l'immunité pour fuir la justice ne se sentent plus protégés», nous confie un sénateur sous couvert de l'anonymat. Les mem- bres de la chambre haute du Parlement ne sont plus considérés comme intouchables. Le cas de Djamel Ould Abbès, connu pour être l'homme fort du système, est un exemple concret qui confirme que l'ère de l'impunité est finie, désormais, nul ne peut échapper aux griffes de la justice. «Le scénario de Ould Abbès peut se reproduire davantage avec cette campagne mains propres», estime notre interlocuteur qui pense qu'il est temps d'assainir les institutions de l'Etat et le milieu politique de l'agent sale. «Ce n'est un secret pour personne, les institutions de l'Etat sont gangrenées par la corruption, des sièges sont achetés à coups de milliards juste pour échapper aux poursuites judiciaires», s'indigne un autre sénateur du FLN qui se réjouit de l'application de la levée de l'immunité sur toute personne soupçonné de corruption. «C'est une première dans l'histoire, avec cette procédure on pourra séparer la bonne de la mauvaise graine», soutient notre interlocuteur. Un autre sénateur voit en cette procédure un rappel à l'ordre pour toute personne qui profite de son titre pour servir ses propres intérêts. Il y a des sénateurs qui n'assistent jamais aux travaux des plénières, ils viennent juste dans les cérémonies de clôture de la session pour croiser les ministres bien évidemment», atteste ce membre de la commission juridique. Mercredi dernier, la commission juridique s'est réunie pour adopter le rapport final portant sur la levée de l'immunité pour les deux ex-ministres. «Conformément aux dispositions de l'article 127 de la Constitution et de l'article 125 (paragraphes 2 et 3) du Règlement de l'Assemblée nationale, et dans le cadre de l'examen de la demande du ministre de la Justice garde des Sceaux qui consiste à activer les procédures de la «levée de l'immunité parlementaire» des deux membres du Conseil de la nation, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat que la commission des affaires juridiques et administratives, des droits de l'homme, de l'organisation locale, de la division territoriale de l'Assemblée nationale s'est réuni, ce mercredi, 29 mai 2019», a indiqué un communiqué du Conseil de la nation. Suite à cette adoption, la commission juridique a transmis le rapport au bureau du Conseil de la nation qui le soumettra à un vote lors d'une séance à huis clos. Le Sénat reçoit le ministre de l'Intérieur Ils bougent en dehors de leur périmètre. Les membres du gouvernement défilent au Sénat. Après le ministre de l'Energie, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Salah eddine Dahmoune a été entendu, jeudi dernier, par la commission des affaires juridiques au sujet du projet de loi relatif aux règles générales en matière de protection en cas d'incendie. Des activités qui se déroulent en catimini. Le gouvernement Bedoui qui est rejeté par le mouvement populaire déclenché le 22 février dernier se retrouve privé du terrain. Des ministres ont été chassés à plusieurs reprises par les citoyens et ont été forcés même de rebrousser chemin.