détermination et volonté des citoyens Ils étaient des dizaines de milliers à avoir fait le déplacement vers la ville de Tizi Ouzou pour prendre part à cette 16ème marche. Il était 14 heures quand la marche a démarré, hier. Il s'agissait, comme partout ailleurs, de la seizième marche du vendredi dans la ville de Tizi Ouzou qui n'a pas fait exception à la règle et ce, depuis le début du soulèvement populaire pour le changement du système le 22 février dernier. La foule ayant pris part à la marche d'hier dans la capitale du Djurdjura était impressionnante. Il faut dire que les observateurs ont été surpris car les Algériens n'étaient pas encore complètement sortis de l'ambiance festive de la fête de l'Aïd el Fitr. Donc d'aucuns s'attendaient plutôt à ce qu'il y ait une sorte de «ralentissement» de la mobilisation, hier, en attendant qu'elle reprenne de plus belle vendredi prochain. Mais c'était compter sans la détermination et la volonté des citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'instar de ceux des autres 47 wilayas du pays, à en découdre avec toutes les anciennes figures du régime ayant dirigé le pays durant les vingt dernières années. D'ailleurs, les slogans hostiles à l'actuel chef de l'Etat par intérim Abdelkader Bensalah ont été les plus récurrents, a-t-on constaté puisque la marche d'hier est intervenue le lendemain du discours prononcé par Bensalah et au cours duquel il a confirmé qu'il restera à la tête de l'Etat même après le 4 juillet et ce, jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République par le peuple algérien. Tout au long du trajet de la marche, les manifestants, jeunes femmes et hommes, personnes âgées, adolescents et enfants ont crié haut et fort leur rejet des fameux trois «B», à savoir Noureddine Bedoui, Mouad Bouchareb et Abdelkader Bensalah. Ces derniers ont, en outre, marqué plusieurs haltes notamment au boulevard Lamali Ahmed et à la place de l'ancienne mairie au centre-ville de Tizi Ouzou. Comme pendant chaque marche, depuis plus de trois mois maintenant, les manifestants de Tizi Ouzou étaient munis de centaines de drapeaux nationaux et de drapeaux berbères pour démontrer leur attachement aussi bien à leur pays, l'Algérie, mais aussi à leur culture, identité et langue amazighes. Comme d'habitude aussi, le trajet de la manifestation est resté le même. Les milliers de marcheurs se sont d'abord rassemblés devant le campus universitaire de Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri avant de se lancer, dans un cadre très bien organisé et dans une discipline remarquable, tout au long de la route de l'hôpital puis du boulevard Abane-Ramadhane et de la rue Larbi-Ben Mhidi, longeant le siège de la mairie, le théâtre régional Kateb-Yacine, l'hôtel Belloua et l'ancienne gare routière. C'est au niveau du carrefour Matoub-Lounès, sis à l'entrée ouest de la ville des Genêts, qu'une dernière halte a été observée par les manifestants qui ont quitté les lieux dans le même climat fraternel et pacifique qui prévaut depuis le début de la révolte le 22 février dernier.