Près de 15.000 employés étrangers non permanents sont recrutés chaque année. Le directeur général de l'emploi au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, M.Anane, a déclaré hier, que le secteur privé est devenu le premier employeur en Algérie. Evaluant le marché du travail, thème de la table ronde organisée au forum d'El Moudhahid, l'invité dira qu'en termes de mutation, l'emploi féminin est de plus en plus important. Une progression des flux de main-d'oeuvre étrangère est également enregistrée, selon lui. «Il y a un déficit en qualification qui est comblé par la main-d'oeuvre étrangère», a-t-il soulevé à ce propos. M.Anane révélera par la suite que 15.000 employés étrangers non permanents sont recrutés chaque année. Evoquant le taux de chômage, il a souligné que ce dernier enregistre une tendance à la baisse. Se référant à des statistiques de l'Office national des statistiques (ONS), il indiquera que ce dernier est passé de 23,7% en 2003 à 15,5% en 2005. Notons qu'en l'absence de chiffres fiables, certains analystes estiment que bien que l'Algérie bénéficie actuellement d'une performance macroéconomique impressionnante, la situation difficile du marché du travail montre qu'il reste beaucoup à faire pour que la majorité des Algériens en profitent. Aussi, beaucoup expriment des réserves quant à la fiabilité et à la portée de ce résultat. Cela d'autant que la tendance bien connue des entreprises algériennes à sous-déclarer leur effectif dans le but d'échapper aux taxes, combinée au manque de contrôle du respect de la réglementation, a pour effet de brouiller encore la précision des chiffres. Les statistiques annuelles de l'ONS révèlent par ailleurs que la population active algérienne est estimée à un peu moins de 9,5 millions de personnes, parmi lesquelles 7,8 millions, soit 82,3%, ont un emploi. Ces chiffres font donc état d'une baisse spectaculaire du chômage. Les principaux facteurs qui sous-tendent ce phénomène sont l'augmentation régulière du taux de scolarisation et de la formation des femmes, ainsi qu'un changement graduel des mentalités. Se basant encore sur les chiffres de l'ONS, les statistiques montrent que l'emploi est passé de 6,7 millions en 2003 à 7,8 millions en 2004, ce qui représente une croissance de 16,4%. En outre, M.Anane n'hésitera pas à révéler que près de 400.000 demandes d'emploi sont enregistrées annuellement. Intervenant à cette rencontre, le représentant de l'Ugta, M.Mahdjoub, a souligné pour sa part que notre pays est en retard en matière de développement de politique de l'emploi. Pour lui, même si le privé est dominant dans le recrutement, il reste que seuls 5% des entreprises privées, dite 10+1, déclarent avoir 10 employés. Evoquant la question des salaires, ce dernier relèvera que le ratio de la masse salariale par rapport au PIB est de seulement 28% alors qu'aux Etats-Unis, il est de 60%. De son côté, le représentant du Cnes, M.Fares Zair, a estimé que la mise à niveau de la législation du travail s'impose et devrait être discutée à la prochaine tripartite.