Percée n «L'emploi féminin représente 24% des 9,5 millions de la population active en Algérie.» C'est ce qu'a indiqué, hier, Saïd Annan, directeur général de l'emploi au ministère de la Solidarité nationale, qui intervenait au forum du journal El Moudjahid sur le thème des mutations du marché du travail et sa libéralisation, auquel ont pris part des experts, syndicalistes et spécialistes du droit du travail. «Il y a de plus en plus de femmes entrepreneurs. Elles prennent des risques économiques pour créer leurs entreprises», a-t-il encore ajouté. Ce développement de l'emploi féminin est, selon lui, une mutation extrêmement importante dans notre pays. D'autres mutations ont, souligne-t-il, également marqué le marché de l'emploi durant ces dix dernières années dont notamment «le développement du secteur privé». S'agissant de la mobilité sectorielle et géographique, la main-d??uvre recherche de plus en plus de travail en dehors de sa wilaya d'origine. «Cette mobilité, même si elle n'est pas forte, dénote une nouvelle dynamique et représente un gage de bonne régulation du marché de l'emploi», a estimé. Farès Zahir, consultant et expert en économie qui, de son côté, a affirmé que le secteur privé occupe une place importante dans le domaine du recrutement. Parmi les autres mutations du marché de l'emploi, a indiqué l'intervenant, l'Algérie, compte tenu des besoins économiques du pays, «a fait appel à la main-d??uvre étrangère afin de compléter les qualifications disponibles au niveau du marché de l'emploi et de participer à l'effort du développement du pays». Pour accompagner ces mutations, M. Farès a souligné que les autorités ont initié plusieurs dispositifs tels que l'installation de l'Observatoire national de l'emploi et de la lutte contre la pauvreté en janvier 2005 et la promulgation de la loi 04/19 concernant le classement des employeurs qui entrera en vigueur en 2006. Par ailleurs, le même responsable a évoqué la politique actuelle du marché de l'emploi qui contribue à la réduction du taux de chômage, ajoutant que l'étude de l'Office national des statistiques (ONS) a montré une réduction de 15% du chômage en 2005, alors qu'en 2004, ce taux a atteint 17%, tandis qu'en 2003, il a été enregistré 23%.