Les combats se sont intensifiés dans la région d'Idlib entre forces gouvernementales et groupes terroristes, faisant craindre une dégradation de la situation humanitaire dans cette région du nord-ouest de la Syrie. Au cours des dernières semaines, les régions d'Idlib et de Hama ont enregistré les plus violents combats depuis un accord conclu en septembre 2018 entre la Russie, qui appuie les forces gouvernementales syriennes dans le combat contre les groupes terroristes, et la Turquie. Les affrontements entre les forces syriennes et le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) ont fait au moins 120 morts depuis mercredi 10 juillet. Dans la région d'Idlib, des frappes aériennes contre des groupes armés ont fait plus de 120 morts depuis mercredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui a parlé de «13 civils tués» dans le combats. En outre, plus de 120 terroristes ont péri dans des affrontements entre les troupes syriennes et le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie. Les combats se sont déroulés également tout près de la localité de Hamamiyat dans la province de Hama, où les groupes armés ont lancé une attaque contre cette localité. Dans la foulée, le gouvernement syrien en a repris le contrôle grâce à une grande implication des armées russe et syrienne», a expliqué Wassim Nasr, spécialite des réseaux terroristes. Il faut rappeler que les pays garants du processus d'»Astana» sur la Syrie, à savoir la Turquie, la Russie et l'Iran ont proclamé la «zone de désescalade à Idlib», lors de la réunion à Astana, sur la Syrie, du 4 au 5 mai 2017. La décision a été suivie par le consensus de Sotchi, le 17 septembre 2018. La province d'Idlib est en grande partie aux mains du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham qui contrôle aussi, avec d'autres groupes armés, des secteurs dans les provinces voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié. Les forces du gouvernement syrien se sont lancées, depuis le 6 mai, dans l'opération baptisée «Idlib Dawn» pour récupérer la dernière province qui échappe encore au contrôle du gouvernement à l'ouest de la Syrie avec l'appui de l'aviation russe. La Russie explique, de son côté, que les forces gouvernementales syriennes sont passées à l'attaque, car Hayat Tahrir al-Cham (HTC) masse des forces dans la plaine d'al-Ghab, au nord-ouest de la province de Hama. En outre, la base aérienne de Hmeimim, seconde principale installation russe en Syrie, est régulièrement bombardée par les terroristes, ou même par des drones armés, depuis cette partie de l'enclave. Autre explication, selon des analystes du conflit syrien, le gouvernement chercherait à s'emparer du reste de l'autoroute M4 qui relie Lattaquié à Alep, dont une partie passe par l'enclave, de même que l'autoroute M5 qui relie Damas à Alep, pour pouvoir rouvrir un corridor entre la Jordanie et la Turquie, et donc s'assurer notamment un approvisionnement en carburant. Car, en raison des sanctions renforcées contre l'Iran, la Syrie connaît une sévère pénurie. En parallèle, «Hayat Tahrir al-Cham» et d'autres groupes terroristes affiliés à al-Qaïda comme Ansar al-Tawhid, ont accéléré le rythme de leurs raids, des opérations ciblées d'infiltration ou de raids sur de petites positions du gouvernement, sur ou derrière la ligne de front. Toujours selon les analystes, Ankara, partie garante du processus d'Astana sur la Syrie, avec la Russie et l'Iran, veut «récupérer» le secteur de Tal Rifaat, encore occupé par l'YPG kurde. La Turquie veut obtenir une «zone-tampon» de quelques dizaines de kilomètres à l'intérieur du territoire tenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS), au nord-est de la Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l'un des soutiens de Damas, a réaffirmé l'importance d'éradiquer le terrorisme en Syrie et de préserver l'intégrité territoriale du pays.