Depuis la mise en service le 1er octo-bre 2005 de la station de dessalement d'eau de mer d'Arzew, l'alimentation de l'agglomération oranaise en eau potable ne cesse, il est vrai, de s'améliorer sensiblement. Depuis la fin de l'année écoulée, 80.000m3 d'eau dessalée sont livrés quotidiennement par l'usine qui est entrée dans sa deuxième phase de production. Cela avait permis dans une première étape de réduire la fréquence de rationnement pour les quartiers est de la ville de 1 jour sur 5 à 1 jour sur 3. L'Algérienne des eaux a amélioré davantage la situation avec l'entrée en troisième phase de l'usine d'Arzew depuis fin novembre dernier. 35.000 m3/j supplémentaires, soit une production totale de l'usine de près de 85.000m3 viennent ainsi s'ajouter aux 120.000m3 disponibles. La mise en service de la station de dessalement de Cap Blanc dans la commune d'Aïn El Kerma, prévue en cours d'année 2006, permettra d'améliorer la situation pour les régions ouest de la ville. Mais l'optimisme des responsables de l'Algérienne des eaux reste encore très mesuré tant il est vrai que des problèmes et des contraintes diverses pèsent encore sur tout le système d'AEP de la wilaya oranaise. Il y a lieu de souligner en effet que les 120.000 m3 en moyenne provenant depuis des décennies des sources classiques d'alimentation d'Oran, restent toujours tributaires des problèmes de sécheresse et d'envasement des barrages. Par ailleurs, la vétusté du réseau et les retards considérables enregistrés par le programme de réfection et de réhabilitation des conduites engendrent des taux de fuites et déperditions proportionnels aux quantités d'eau potable en écoulement. Par ailleurs, la question concernant les coûts et la rentabilité à moyen terme de l'eau potable industrielle produite à Arzew se pose avec pertinence. Il est vrai que le litre d'eau dessalée perdu dans les fuites des canalisations coûte près de vingt fois plus cher que l'eau des barrages. Les besoins actuels en eau potable de l'agglomération oranaise sont de l'ordre de 350.000 m3. Avec l'entrée en service des unités de dessalement d'Arzew et de Cap Blanc, le déficit sera réduit mais avoisinera encore 90.000m3/j. Un chiffre qui, selon des experts, risque d'être plus élevé, car «en matière de physique des fluides, les équations ne se résument pas à de simples additions et soustractions».