La marche des étudiants, hier, à Tizi Ouzou, a été mise à profit pour revendiquer la libération des manifestants incarcérés pour avoir brandi le drapeau amazigh, notamment lors des manifestations du vendredi qui ont eu lieu à Alger au début du mois de juin dernier. Le portail d'accès au campus universitaire de Hasnaoua (université Mouloud-Mammeri) a été encore, hier, le point de convergence des milliers d'étudiantes et d'étudiants venus des différents campus pour prendre part au rendez-vous incontournable du mardi. Comme d'habitude, les étudiantes et les étudiants étaient munis de drapeaux amazighs et de drapeaux algériens, ainsi que de dizaines de banderoles où étaient transcrits les différents mots d'ordre des manifestants. Une fois les carrés constitués et bien agencés, la foule de marcheurs s'est ébranlée comme un seul homme vers le boulevard Lamali-Ahmed puis vers la rue Abane-Ramdane et la rue Larbi-Ben-M'hidi. La libération des détenus, notamment les manifestants arrêtés pour avoir brandi le drapeau amazigh, figuraient en pole position des slogans qu'on pouvait lire sur les différentes banderoles : «Libérez les détenus d'opinion», «Libérez Samira Messouci», «Libérez Lakhdar Bouregaâ» et «Libérez Karim Tabbou», sont entre autres les mots d'ordre phares que l'on pouvait apercevoir sur des dizaines de pancartes exhibées par les manifestantes et les manifestants. Ces derniers ont scandé à tue-tête les noms des détenus en question, dont ils ont exigé la libération sans conditions, «car porter le drapeau amazigh n'est guère un délit », aux yeux des marcheurs qui ont rappelé que tamazight est une langue nationale et officielle dans la Constitution algérienne depuis 2016. Sur ce, les milliers de manifestants se sont mis aussi à clamer haut et fort leur amazighité en scandant les slogans habituels dont «Anwa wigi, d imazighen», «Assa azekka, tamazight tella tella», «Mazal agh d imazighen»… En outre, et comme la marche d'hier s'inscrit dans le sillage des manifestations du Hirak en cours depuis le 22 février dernier, les concernés ont, bien entendu, scandé l'ensemble des slogans ayant trait au changement de système, au départ de tous les symboles de l'ancien système, à la tenue d'une période de transition et à l'instauration d'un état de droit, libre et démocratique. Les manifestants ont terminé leur périple au niveau du carrefour Matoub-Lounès, sis à l'entrée ouest de la ville de Tizi Ouzou, avant de se disperser dans le calme. Il faut rappeler, enfin, que la marche s'est déroulée dans le calme et aucun incident n'a été enregistré.