Les étudiantes et les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou n'ont pas raté leur rendez-vous du mardi. Hier, ils étaient encore nombreux à descendre dans les rues de la ville de Tizi Ouzou pour clamer une Algérie meilleure et une démocratie majeure. C'est, comme d'habitude, par un rassemblement devant le campus universitaire de Hasnaoua, situé entre la Nouvelle et la vieille ville de Tizi Ouzou que des dizaines, puis des centaines et enfin des milliers d'universitaires se sont rassemblés en fin de matinée. Après quoi, les étudiantes et les étudiants ont commencé à s'organiser en carrés bien agencés. Les drapeaux algériens et amazighs ont planté le décor principal de manifestants qui ont encore battu le pavé dans la ville des Genêts. L'ambiance de fête et le climat pacifique ont été au rendez-vous, hier, dans la ville de Tizi Ouzou où les étudiants ont manifesté en scandant leurs slogans habituels sous des airs de fête inspirés de célèbres mélodies de la chanson kabyle. C'est à 11 h que les milliers d'universitaires ont donné le coup de starter à leur manifestation en empruntant la route qui relie l'université Mouloud-Mammeri au stade du 1er-Novembre, avant de s'engager sur le boulevard Lamali-Ahmed, appelée communément la route de l'hôpital. Tout au long de cette route, la plus fréquentée de la ville de Tizi Ouzou, les manifestants ont, comme d'habitude, manifesté silencieusement. Ce n'est qu'une fois parvenu en contre-bas de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri que les marcheurs ont alors donné libre cours à leurs sentiments en scandant à tue-tête leurs slogans où sont réitérées leurs revendications politiques, dont la principale consiste en un changement radical su système. Comme chaque mardi, les manifestants ont exhibé les banderoles de la détenue Samira Messouci, élue à l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, incarcérée à la prison d'El Harrach depuis le mois de juin dernier pour avoir brandi le drapeau amazigh, lors d'une marche à Alger. En outre, les étudiants ont brandi plusieurs portraits des deux détenus, Lakhdar Bouregâa et Karim Tabbou. Ils ont exigé aussi la libération de ces deux personnalités. Les étudiants ont traversé les boulevards Abane-Ramdane puis Larbi-Ben-M'hidi avant de se disperser dans le calme, une fois parvenus au carrefour Matoub-Lounès, situé à la sortie-ouest de la ville de Tizi Ouzou. Il y a lieu de préciser que les magistrats de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé, hier, leur troisième journée de grève déclenchée depuis dimanche dernier à l'appel de leur syndicat national. Les magistrats ont également observé un sit-in devant la cour de Tizi Ouzou, hier matin.