Il s'agit d'une grande affluence qui a surpris tout le monde, y compris les exposants. Ces derniers ne s'attendaient guère à un nombre de visiteurs aussi élevé, en cette première journée, compte tenu des expériences des années passées où l'affluence ne s'accrut qu'à partir du premier vendredi de la tenue du Sila. En cette première journée, il était difficile pour le visiteur de consulter aisément, les ouvrages disponibles dans les différents stands des grandes maisons d'édition françaises à l'instar de Gallimard, Hachette et Flammarion. Si, chez Hachette, le stand occupé est particulièrement spacieux, ce n'est pas le cas chez Gallimard et Hachette où les visiteurs avaient du mal à s'y muer à cause de l'intérêt porté par ces derniers aux livres exposés dans ces stands prisés, chaque année. Pourtant, les prix des livres proposés au niveau des stands français sont loin d'être à la portée des bourses moyennes. Les nouveautés sont, bien entendu, les plus chèrement proposées. à titre illustratif, le tout nouveau titre du célèbre et très lu écrivain marocain Tahar Ben Jelloun, intitulé «L'insomnie» est disponible au stand des éditions Gallimard, mais son prix est de 2700 DA ! C'est le cas d'ailleurs de tous les livres, romans ou essais, nouvellement édités, même des ouvrages anciens également qui ne sont pas en format poche. Ce sont ces derniers dont les prix sont plus ou moins abordables pour certains d'entre eux seulement d'ailleurs. Car pour un chef-d'œuvre classique de Léon Tolstoï, « La guerre et la paix », bien qu'en format poche, son prix est affiché à 1350 DA. Il en de même des romans en format poche des auteurs actuellement considérés, comme étant les plus lus comme Musso, Marc Levy, Paulo Coelho… Au niveau du stand des éditions Flammarion, qui propose des livres en format poche très prisés, dans la collection «J'ai lu», les prix ne sont pas ce qu'il y a de plus attractif. Le prix moyen des livres proposés, dont certains sont des best-sellers, est 1200 DA ! Malgré cet écueil, c'est la ruée sur ce stand, tout au long de ce premier jour de la 24ème édition du Salon international du livre d'Alger. On a constaté une forte présence féminine dans ce stand qui propose une infinité d'ouvrages spécialisés dans le développement personnel et dans la psychologie, écrits par des auteurs de renommée internationale, mais aussi par de grands hommes contemporains à l'instar du dalaï-lama. Pas moins de six livres du dalaï-lama y sont proposés dans le célèbre «L'art du bonheur» en deux tomes. Malgré la cherté des prix dans ce stand, il faut faire la queue pour passer à la caisse. C'est dire que le prix n'est pas forcément un obstacle majeur pour l'achat des livres. Du moins pour une bonne partie des visiteurs. Certains ont les moyens, d'autres font sans doute les sacrifices qui s'imposent pour faire le plein de livres jusqu'à l'automne prochain. La même ambiance de grande affluence a été constatée du matin au soir, jeudi dernier, au stand des éditions Gallimard où, en fin de journée, certains titres sont déjà épuisés. à 18 heures, un lecteur qui a tout l'air d'être un assidu bibliophile, cherche deux livres du célèbre écrivain tchèque Franz Kafka. «Il n'y a que le Château, Le procès est déjà terminé !», lui répond un vendeur après avoir vainement tenté de lui retrouver un exemplaire qui aurait pu échapper à cette «fièvre acheteuse». C'est un exemple parmi les dizaines de titres dont on ne trouvera plus aucune trace à partir du lendemain. C'est dire que même au Sila, ce n'est pas du tout sûr de trouver le livre qu'on cherche si on rate la première journée.