C'est le cas du Venezuela, de l'Afrique du Sud, de Cuba et de la Malaisie. La décision de la reprise de l'enrichissement d'uranium est irréversible, a déclaré, hier, le chef de l'équipe des négociateurs nucléaires iraniens, Javad Vaïdi, à la télévision d'Etat. Une décision qui intervient, au moment où les cinq membres permanents du Conseil de sécurité sont tombés d'accord tôt pour repousser la saisine du Conseil de sécurité de l'ONU au moins jusqu'au mois de mars, suite aux pressions russes. Une décision aussitôt qualifiée de «nulle et non avenue» par Téhéran, selon qui il n'y a aucune base juridique pour transférer le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU. «Les Européens ne pourront pas trouver de base juridique, dans le cadre du règlement de l'Aiea, pour envoyer le dossier iranien au Conseil de sécurité, et cela constitue leur plus grande difficulté», a réagi Gholamreza Agazadeh, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (Oiea). Les Russes, réticents, sont ainsi parvenus à obtenir une concession non négligeable en s'assurant qu'aucune sanction ne puisse être prise par le Conseil de sécurité avant mars. Ce n'est pas tout, puisque même la Chine s'est alignée sur la position de Moscou. Côté français le ton est à l'apaisement: «Les participants ont souhaité qu'un message ferme de la communauté internationale soit adressé de manière unie aux autorités iraniennes, qui doivent comprendre qu'il leur faut suspendre les activités nucléaires sensibles», a dit le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy. Pour lui, la voie diplomatique est seule à même capable de régler la crise nucléaire. La position iranienne a été aussi confortée par plusieurs pays, qui lui ont apporté leur soutien. C'est le cas du Venezuela, de l'Afrique du Sud, de Cuba et de la Malaisie. On évoque même un éventuel ralliement du groupe par la Corée du Nord. «Le Venezuela va apporter son soutien à l'Iran dans la dispute qui oppose Téhéran à l'Occident sur son dossier nucléaire», a déclaré lundi le ministre venezuélien de l'Energie, Rafael Ramirez. «Nous allons exprimer le soutien du Venezuela à l'Iran dans la dispute (sur le dossier) nucléaire. Tous les pays sont souverains (...). Nous allons dire cela clairement à l'Iran», a-t-il dit à Vienne. M.Ramirez a fait cette déclaration alors qu'il s'apprêtait à rencontrer son homologue iranien, Kazem Vaziri-Hamaneh, en préparation d'une réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévue, aujourd'hui dans la capitale autrichienne. L'Afrique du Sud, la Malaisie et Cuba ont souligné le droit «inaliénable» de l'Iran à développer sa technologie nucléaire «à des fins pacifiques», à quelques jours de discussions cruciales à Vienne sur le programme nucléaire iranien. «L'arme énergétique» est donc brandie par les pays membres de l'Opep pour amener les pays européens et les Etats-Unis à surseoir à leurs menaces de sanction à l'égard de Téhéran. Déjà, le Venezuela joint sa voix à l'Iran pour la baisse de la production de l'Opep. Une idée qui ne manquera pas d'inspirer d'autres pays membres du Cartel.