L'Algérie sera au rendez-vous aujourd'hui avec un événement majeur sur le plan politique. Un événement qui fermera définitivement la parenthèse d'une transition politique qui était la plus périlleuse et la plus difficile dans l'histoire moderne du pays depuis son indépendance. Le Palais des nations verra l'investiture du nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune à la tête de la magistrature suprême du pays. L'investiture d'aujourd'hui est symbolique et politique par excellence, elle met un terme à l'héritage politique qui s'est arc-bouté pendant des décennies sur la légitimité révolutionnaire et historique. Il s'agira maintenant d'une légitimité constitutionnelle qui aura à cohabiter avec les nouveaux enjeux et les nouvelles exigences en matière de changement et de transformations imposées par l'évolution sociologique, politique et sociétale du pays. Cette nouvelle situation porte en elle deux messages, le premier se veut comme un élément nouveau qui entérinera une étape qui a été émaillée par un imbroglio institutionnel qui a failli plonger le pays dans les abysses d'une crise profonde aux conséquences le moins que l'on puisse dire, désastreuses pour l'unité et la souveraineté du pays et de sa stabilité en tant qu' Etat national. Le deuxième message, c'est la légitimité en soi, c'est une ère nouvelle qui met un terme aux apprentis sorciers et aux sbires et chantres du chaos constructif à la solde de leurs maîtres d'outre-mer aux agendas interventionnistes et bellicistes.Le nouveau président de la République sera armé de cette légitimité constitutionnelle, c'est-à-dire une élection via un suffrage direct qui lui permettra d'engager l'amorce d'un dialogue avec tout le monde sans exclusion pour aplanir les malentendus sur les questions qui ont trait à la situation politique qui caractérise le pays depuis des mois. Plus que ça, cette légitimité dont le nouveau président peut s'enorgueillir de facto est un gage dans la perspective de mener des réformes et pour prendre des décisions qui s'imposent par rapport aux enjeux qui marquent de leur empreinte la situation politique en général. Le nouveau président ne sera pas piétiné dans sa démarche pour entreprendre des initiatives qui plaident pour l'apaisement et la quiétude et en finir avec le climat délétère qui a caractérisé l'ambiance politique nationale depuis des mois sur fond de grognes, de manifestations populaires qui clament le changement radical et la mise en place de nouveaux instruments susceptibles d'engager le pays dans une perspective plus ouverte et moderne en termes de demandes et d'attentes démocratiques et de libertés en général. L'après-12 décembre a bel et bien été mis en branle, la question de changement va prendre l'allure d'un accompagnement manifeste de cette institution importante, à savoir la présidence de la République qui faisait défaut après le départ du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Les grands chantiers du changement vont être actionnés, le dialogue va être lancé tous azimuts. L'investiture de Abdelmadjid Tebboune redonnera au pays son aura d'un Etat légitime et d'une patrie qui existe bel et bien dans le concert des nations modernes. Il reste maintenant, que le nouveau président doit s'atteler le plus rapidement à absorber les poches de contestations et de frustrations qui s'expriment ici et là à cause d'un statu quo intenable et d'une situation socio-économique des plus difficiles que traverse le pays. Cet axe important doit se faire en parallèle avec la réforme qui va toucher les institutions de l'Etat à travers la révision radicale de la Loi fondamentale. C'est une dure épreuve, mais le défi doit être relevé pour ne plus permettre à ce genre de menaces de ressurgir à nouveau. Il y va de la pérennité de l'Etat et de sa continuité. Le danger reste présent tant que les enjeux n'ont pas été encore resitués, il faut s'atteler a travailler dans le sens où les urgences doivent être bien énumérées pour que les solutions viennent à point nommé pour barrer la route aux aventuriers qui visent à faire perdurer la crise pour qu'ils puissent tirer profit de cette situation qui favoriserait uniquement les forces occultes et leurs sous-fifres de l'intérieur. Il faut travailler dans le sens de déblocage de la situation politique pour donner plus de chance à la jeunesse de retrouver sa boussole dans son pays et l'espoir en un avenir qui leur sera propre. Il faut transformer cette nouvelle légitimité en une opportunité pour se réconcilier avec la patrie et l'héritage patriotique estampillé du sang et du sacrifice suprême des martyrs du Mouvement de Libération nationale et de la glorieuse révolution de Novembre 1954.